Dans "La Bella estate", Deva Cassel effectue des premiers pas convaincants au cinéma
Le film "La Bella estate" de l’Italienne Laura Luchetti, en salles ce mercredi 27 novembre, raconte les premiers émois d’une jeune fille bien rangée. Ginia se laisse submerger par l’aura magnétique d’une jeune modèle, incarnée par Deva Cassel, la fille de deux monuments du cinéma, Monica Bellucci et Vincent Cassel.
Ginia, 16 ans, a quitté son village de campagne pour la ville de Turin en compagnie de son frère. L’adolescente ingénue se complaît dans une vie de petits riens dans laquelle elle y exerce la profession de couturière au sein d'un atelier de mode. Ses manières simples séduisent Amelia, qui malgré son jeune âge, mène une existence considérée comme profane sous une Italie fasciste.
Amelia, portée à l’écran par Deva Cassel, est grande, belle, téméraire, et est modèle pour un petit milieu de peintres turinois. Ginia, la jeune fille bien sous toutes les coutures, se laisse happer par le magnétisme de la transgression et développe une passion dévorante pour son amie. Avec un mimétisme presqu’inquiétant, Ginia délaisse sa passion pour la couture, méprisée par le petit monde bourgeois de la peinture, pour tenter de devenir modèle, à l’instar de celle qui devient l’objet de ses fantasmes, son amie Amelia.
Cette romance entre deux femmes, sous une Italie corsetée, dépeint les contours d’un rapport à la fois toxique et immature. Le personnage principal, incarnée par Yile Yara Vianello, fait ses premiers pas dans la "zone interdite" non sans trébuchements. En côtoyant son amie, Ginia se mue et se travestit en s’en faire mal. Un mal-être retranscrit admirablement dans une scène dans laquelle l’adolescente se dénude devant les peintres pour finir en pleurs face à la désillusion amère d’avoir mis les pieds dans un monde qui ne peut être sien.
Le film "La Bella estate", tiré du roman éponyme de Cesare Pavese et présenté au Festival de Locarno, est le troisième film de Laura Luchetti. Par sa maîtrise de la lumière, sa retranscription soignée du décor et des costumes de l’Italie fasciste de la fin des années 30, la réalisatrice italienne signe un long-métrage qui mérite d’être vu.
Deva Cassel convainc sous les traits d’une jeune femme à la beauté hypnotique et à l’inclination vampirisante.
La Bella estate est à voir dès ce mercredi 27 novembre dans les salles françaises.