D’après un médecin Canadien, la « grippe de l’homme » existerait réellement

Il semblerait que la grippe de l’homme soit réelle. (Getty Images)
Il semblerait que la grippe de l’homme soit réelle. (Getty Images)

Il frappe toujours la nuit, ce n’est d’abord qu’une petite démangeaison au fond de la gorge, qui se transforme doucement en toux, et au petit matin, vous avez un rhume.

Nous connaissons tous cela, peu importe notre genre, mais lorsque l’on parle de « rhume de l’homme », c’est bien souvent pour nous moquer des réactions quelque peu exagérées que peuvent avoir nos compagnons lorsqu’ils ne souffrent que d’un simple rhume. Car la plupart du temps, même s’ils seraient en mesure de se rendre au travail, beaucoup préfèrent rester au lit et se plaindre.

Le dictionnaire d’Oxford définit la « grippe de l’homme » comme « un rhume ou une petite maladie similaire vécu par un homme qui exagère la gravité de ses symptômes ».

Pourtant, un chercheur vient de déclarer qu’en réalité, il se pourrait que les symptômes des hommes soient plus intenses que ceux des femmes.

Un article concernant la « grippe de l’homme » récemment publié dans le British Medical Journal a donné envie à un chercheur Canadien de mener sa propre étude sur le sujet. Et le docteur Kyle Sue, professeur adjoint d’enseignement clinique à l’Université Memorial de Terre-Neuve, à Saint-Jean, a étudié la recherche du journal afin de déterminer si les hommes ont réellement des symptômes de rhume et de grippe plus forts que ceux des femmes.

Et sa conclusion affirme que la « grippe de l’homme » ne devrait pas être prise à la légère.

« Je pense que les symptômes sont réels… et qu’ils sont pires », a-t-il déclaré à CBC News. « On m’a accusé d’exagérer mes symptômes lorsque je souffrais de la grippe… Alors j’ai pensé que ce serait un bon sujet à approfondir. »

Même s’il a avoué que sa recherche était en partie personnelle, le médecin a également analysé des études réalisées sur des souris et des personnes en bonne santé. Dans l’étude réalisée auprès de 63 personnes en parfaite santé, il a été découvert que les femmes souffrant de la grippe avaient une réponse immunitaire bien plus forte que celle des hommes.

« La testostérone est une hormone qui agit comme un immunosuppresseur. Alors que les œstrogènes font l’inverse, ils stimulent le système immunitaire », a déclaré le docteur Sue. « Donc les hommes qui ont un fort taux de testostérone sont plus sensibles aux infections virales respiratoires, et leurs symptômes sont pires. »

Il a également étudié des recherches internationales, dont une réalisée à Hong Kong affirmant que les hommes sont plus régulièrement admis à l’hôpital que les femmes. Et une étude, menée aux États-Unis entre 1997 et 2007, a également montré que les taux de décès liés à la grippe sont plus importants chez les hommes que chez les femmes.

« L’objectif de mon article est simplement de prouver que les hommes ne sont pas des chochottes », a déclaré le docteur Sue. « Nous souffrons d’une chose sur laquelle nous n’avons aucun contrôle… [Nous] devrions avoir le droit au bénéfice du doute au lieu d’être accusés d’exagérer les symptômes de la grippe ou du rhume. »

Même si une preuve confirmant tout cela serait la bienvenue, nous serions curieuses de voir les résultats d’une même étude menée par une femme.

Krista Thurrott