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Pour le dernier débat avant le Congrès, Les Républicains enfin dans le vif du sujet

Pour leur dernier débat, Les Républicains entrent (enfin) dans le vif du suje (Photo: @France2)
Pour leur dernier débat, Les Républicains entrent (enfin) dans le vif du suje (Photo: @France2)

POLITIQUE - Terminus avant le Congrès: les candidats à l’investiture Les Républicains étaient sur France 2, mardi 30 novembre au soir, pour leur quatrième débat interne. Le dernier avant l’ouverture des votes aux militants, mercredi à 8 heures.

Trois heures et demie de discussions intenses, souvent techniques, au cours desquelles Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse ont confronté leurs projets sur bon nombre de sujets, du pouvoir d’achat des Français, aux réformes institutionnelles en passant par le système de santé ou même l’agriculture. Il était temps, après trois exercices largement phagocytés par les thèmes identitaires ou sécuritaires.

Résultat: des échanges, certes courtois, entre des candidats qui se sont attachés à rester dans leurs couloirs, mais de vraies différences de vues sur plusieurs points. Un débat de fond, qui aura permis aux prétendants de se démarquer, entre nuances marginales et oppositions concrètes.

Constitution, hôpital et dépense publique

Une fois n’est pas coutume, le “club des cinq” a commencé par débattre de l’épidémie de Covid-19, des mesures à prendre face à la cinquième vague, et de la déshérence de l’hôpital public. L’occasion pour Xavier Bertrand de défendre son bilan -décrié- au ministère de la Santé entre 2010 et 2012

“Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, les effectifs de soignants à l’hôpital n’ont pas baissé”, a notamment fait valoir le président des Hauts-de-France, quitte à s’arranger quelque peu avec la vérité. Au-delà de cette question épineuse, qui colle à Xavier Bertrand comme un sparadrap, tous se sont accordés sur une réorientation des personnels vers le soin pour mieux critiquer le “délire bureaucratique” dans les établissements de santé.

Les premiers points de désaccord sont apparus sur les questions institutionnelles. Le président de la région Hauts-de-France a renouvelé sa promesse de ne faire qu’un seul mandat s’il était élu, quand Valérie Pécresse expliquait, au contraire, “se projeter sur dix ans” et Éric Ciotti plaidait pour un retour au septennat. Le député des Alpes-Maritimes a d’ailleurs appelé ses collègues à ne “toucher à la Constitution du général de Gaulle qu’avec la main qui tremble”, oubliant, sans doute, ses nombreuses propositions de réformes constitutionnelles, sur l’immigration notamment.

Barnier “choqué” par une proposition de Pécresse

Les candidats ont également laissé parler leurs divisions sur la question de la réduction du nombre de parlementaires ou d’élus locaux. “Démagogique”, pour Valérie Pecresse ou Michel Barnier, nécessaire pour Éric Ciotti ou Xavier Bertrand. Le président de la région Hauts-de-France propose même de “regrouper” “les conseillers départementaux et régionaux” dans une nouvelle structure territoriale, pour économiser “2000 postes” au total. Quant à Éric Ciotti, il a plaidé pour la fin des régions, départements et métropoles, afin de les regrouper en différentes “provinces”, un nouvel échelon territorial qu’il entend créer.

Rebelote et redivisions sur la dépense publique. Valérie Pécresse, qui promet d’économiser 77 milliards d’euros, a même “choqué” le placide Michel Barnier, selon ses mots, sur sa proposition de supprimer 200.000 postes de fonctionnaires. Ou de mettre en place “un comité de la hache” pour “hacher menu” la législation qui s’applique au “code du travail” ou de l’urbanisme.”

“Derrière les chiffres de Valérie Pécresse, il y a des hommes et des femmes qui méritent d’être respectés”, lui a répondu l’ancien négociateur sur le Brexit, un temps donné favori dans cette course interne. Il a ensuite enfoncé le clou en expliquant qu’à ses yeux, la proposition phare de la présidente de la région Île-de-France sur la hausse des salaires risquait d’être retoquée par le Conseil constitutionnel. “La hache, ça fait un peu décapitation”, soufflait quant à lui Éric CIotti.

Concours de fermeté

Plus globalement, le débat a souvent tourné au concours de fermeté ou de phrases-chocs, sur différents sujets. Après avoir prôné le retour “des charters” pour lutter contre l’immigration illégale, ou loué son “comité de la hache”, Valérie Pécresse, la candidate la plus offensive de ces débats, a confirmé son intention d’aggraver les peines des délinquants pour des actes commis dans les quartiers de reconquête républicaine.

Éric Ciotti, fidèle à sa ligne de “droite dure” a de son côté expliqué qu’il voulait “taper dans le tas” des banlieues, quand Michel Barnier parlait “d’impunité zéro” et Philippe Juvin de “costumes orange” pour les prisonniers qui effectuent des travaux d’intérêt général dans la rue.

Il aura donc fallu attendre deux heures et demie de discussions pour que Les Républicains reviennent à leurs fondamentaux: la sécurité des Français et la réduction drastique de l’immigration. Deux thèmes déjà largement balayés au cours des trois premiers épisodes de cette course interne. La culture et la Transition écologique vont, quant à elles, patienter encore un peu. Après le Congrès?

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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