Des épices indiennes jugées cancérigènes inquiètent les autorités sanitaires
Des traces de pesticides cancérigènes ont été retrouvées dans certaines épices indiennes. Des signalements ont été fait dans le monde entier et des produits ont été retirés de la vente.
L'Inde est sans aucun doute le plus grand producteur d'épices au monde. Tout comme le plus grand consommateur et le plus grand exportateur, avec plus de 200 variétés d'épices vendues à travers de la planète pour 4 milliards de dollars par an.
Mais depuis le 5 avril 2024, les épices indiennes sont dans le viseur des autorités sanitaires. Et pour cause : le département de sécurité alimentaire de Hongkong a signalé la présence d’un agent cancérogène dans quatre mélanges d’épices en provenance d’Inde. Trois produits de la marque Mahashian Di Hatti (MDH) ont d'ailleurs déjà été retirés de la vente, tout comme un autre de la marque Everest.
Des traces de pesticides cancérigènes dans certaines épices
Au printemps, plusieurs plaintes dénonçaient la présence d'oxyde d'éthylène à des doses jugées cancérigènes, dans certains mélanges d'épices indiennes. Cette substance a déjà été mise en cause dans plusieurs cas de lymphomes et de cancers de l'estomac.
Ce sont les régulateurs alimentaires de Hong Kong et de Singapour qui tirent la sonnette d'alarme en premier. Suivis de près par les Etats-Unis et l'Union européenne. "Une analyse des données réglementaires américaines […] a révélé que, depuis 2021, en moyenne 14,5 % des importations américaines d’épices MDH ont été rejetées en raison de la présence de bactéries", explique la BBC. En 2020, ce pesticide avait déjà été retrouvé dans des graines de sésame originaires d'Inde et commercialisées en France.
Scandale des épices indiennes : le pays exportateur se défend
De leur côté, les deux marques concernées par le scandale assurent que leurs produits sont sûrs. La Food Safety and Standards Authority of India (FSSAI) a quant à elle déclaré au mois de mai que des tests avaient été réalisés sur des échantillons d'épices dans tous le pays. La FSSAI assure ainsi que ces tests "n’ont révélé aucune trace d’oxyde d’éthylène". Selon le ministère de la Santé indien, le pays applique les normes de limites maximales de résidus les plus strictes au monde.
Les consommateurs n'en sont pourtant pas convaincus et l'image des deux marques concernées en a pris un coup. Aujourd'hui, un ménage sur trois en Inde est enclin à éviter d'acheter des épices MDH et Everest.