Le domicile de Violette Spillebout, députée Renaissance, muré par des manifestants

Devant le domicile de l’élue Renaissance Violette Spillebout, à Lille, un groupe d’une trentaine de manifestants a érigé un mur de près d’un mètre de haut.
Devant le domicile de l’élue Renaissance Violette Spillebout, à Lille, un groupe d’une trentaine de manifestants a érigé un mur de près d’un mètre de haut.

RÉFORME DES RETRAITES - L’action, « symbolique », laisse craindre un durcissement des attaques contre les élus. Ce mardi 28 mars au matin, le domicile de Violette Spillebout, députée Renaissance de la 9e circonscription du Nord, a été muré par des manifestants opposés à la réforme des retraites.

Près d’une trentaine de personnes a mené cette opération à Lille contre l’élue, favorable au projet de réforme controversé du gouvernement. « Tout le monde déteste Violette Spillebout », ont crié les manifestants avant d’ériger le petit mur de parpaings de près d’un mètre de haut. Il a toutefois été rapidement démoli par la trentaine de membres des forces de l’ordre appelée sur les lieux.

Absente au moment des faits, contrairement à d’autres membres de sa famille, la principale intéressée a rapidement exprimé son effarement sur les réseaux sociaux. « Débattre. Oui. S’opposer, parfois vivement. Oui. S’attaquer à mon domicile. S’en prendre à ma famille. Jamais je ne l’accepterai. La démocratie s’arrête là où commencent la haine et la violence », a-t-elle écrit, en demandant aux syndicats « déshonorés par cet acte » de condamner l’action.

Plusieurs groupes militants et syndicats ont revendiqué l’action sur Twitter. Parmi eux la CGT, Sud Rail, la FSU, l’Offensive, le NPA, l’Action Antifasciste NP2C, le collectif le Social Déchaîné et le collectif OnEstLaTech.

« Nous revendiquons cette action symbolique », organisée au niveau local avec d’autres syndicats et organisations, avait précédemment indiqué à l’AFP Mathias Wattelle, secrétaire de l’Union locale CGT de Lille.

Soutenue malgré les désaccords

Violette Spillebout, ancienne directrice de cabinet de la maire socialiste de Lille Martine Aubry, a été visée pour son soutien à la réforme des retraites et « à toutes les actions de répression policière », ont également fait savoir les auteurs de l’action.

La maire de Lille a d’ailleurs rapidement apporté son « soutien » à l’élue, même si elle est elle-même opposée à la réforme des retraites. « Bien que je sois en désaccord profond avec la politique que soutient Madame Spillebout et avec sa façon de faire de la politique, je trouve inacceptable l’opération du murage réalisée ce matin à son domicile », a écrit l’édile sur ses réseaux sociaux.

La députée du Nord a également reçu le soutien de Stéphane Séjourné, secrétaire général du groupe Renaissance, qui évoque un acte « d’une infinie lâcheté ».

Une cellule de soutien Renaissance

Le même mode d’action avait été utilisé le 24 mars, avec les mêmes revendications, contre la permanence d’un élu Les Républicains. La CGT était alors à la manœuvre pour ériger un mur de parpaings à l’entrée de la permanence d’Albertville de Vincent Rolland, député de la 2e circonscription de Savoie.

Une situation de plus en plus courante qui a d’ailleurs poussé le parti de la majorité présidentielle à agir pour protéger ses élus, en première ligne face à la colère d’opposants à la réforme des retraites, entre vitrines de permanences dégradées et lettres d’insultes voire de menaces de mort.

Le parti Renaissance a mis en place depuis lundi une « cellule d’appui, d’aide et de soutien » à la disposition des élus, cadres et représentants de Renaissance ciblés par des menaces ou des violences. Le dispositif comprend une assistance à la fois juridique, matérielle et psychologique pour réagir aux « menaces qui se sont multipliées ces dernières semaines ».

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet avait d’ailleurs indiqué la semaine passée avoir recensé une vingtaine d’actions hostiles en direction de députés en quelques jours, sur une soixantaine au total depuis le début de la législature. Dimanche, elle dénonçait même un « phénomène massif », après avoir elle-même porté plainte pour une « lettre de menaces absolument abominable ».

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