Donald Trump raille ses concurrents républicains à la présidentielle et n'est pas sûr de les soutenir

Ron DeSantis, Nikki Haley, Mike Pence, Mike Pompeo... Pour la course à la présidentielle américaine 2024, les républicains n'ont pas à craindre le vide, c'est plutôt le trop-plein qui les guette. Toutefois, aucun de ces candidats putatifs ne s'est déclaré publiquement à ce jour.

L'ex-président des États-Unis, Donald Trump, demeure donc le seul prétendant officiel à la désignation de son parti à ce jour. Et il n'entend pas s'effacer si facilement au cas où il viendrait à être défait par la concurrence.

Invité jeudi au micro du présentateur conservateur, Hugh Hewitt, il a en effet refusé de jouer le jeu de la primaire jusqu'au bout, excluant de soutenir a priori un éventuel rival si ce dernier venait à l'emporter lors de ce scrutin partisan.

"Ça dépend", a-t-il balayé, selon des propos rapportés par le Washington Post. "ça dépend de qui serait le candidat". Est-ce à dire, par conséquent, que l'un ou l'autre de ses collègues trouve grâce à ses yeux? On n'est pas plus avancé sur ce point au vu de la suite du propos de Donald Trump. Au moment d'évoquer les noms agités par la rumeur publique, celui-ci a plutôt fait un prix de gros, pointant l'ingratitude de la concurrence, estimant qu'aucune figure républicaine ne devrait se présenter face à lui. "C'est ce que je dirais oui, mais je connais la vie, et je sais comment ça marche la politique", a-t-il glissé sur le ton de la déploration.

Donald Trump a ensuite étudié ces dossiers au cas par cas. Avec un fil rouge: la dette de chacun envers lui. "Vous savez, j'ai aidé tous ces gens", a-t-il fait remarquer: "J'ai sorti Mike (Pompeo, son ancien secrétaire à la Défense, NDLR) de nulle part... Et il me semble qu'il avait dit qu'il ne ferait jamais campagne contre le président".

"Un microcosme de la vie, en plus méchant encore"

Et il ne serait pas le seul à avoir trahi sa parole. Donald Trump a ainsi rappelé que Nikki Haley, qu'il avait dépêchée auprès de l'ONU comme ambassadrice des États-Unis - et annoncera très probablement sa candidature le 15 février prochain - avait promis à "de nombreuses reprises" qu'elle ne chercherait pas à l'affronter lors d'une primaire.

Elle l'aurait cependant sondé récemment par coup de fil afin d'avoir son avis sur un hypothétique revirement. "Je lui ai dit d'écouter son cœur", s'est souvenu Donald Trump, grand seigneur... Avant d'ajouter: "Mais Nikki souffre d'un mal très dur. Elle est ambitieuse à l'excès". "Elle ne pouvait pas rester à sa place", a-t-il encore posé.

"Le temps passe et ils veulent se lancer, parce que ce sont des ambitieux", a-t-il continué, philosophant plus tard: "Et la politique est un microcosme de la vie, en plus méchant encore".

L'ancien chef d'ÉEtat a voulu se rassurer: "Mais vous savez, tous sont très loin dans les sondages". Les enquêtes d'opinion les plus récentes lui donnent raison. Ainsi d'après le sondage Morning Consult, mené au plan national entre samedi et lundi derniers, il domine la course avec 48% des projections... Contre 31% à son seul réel adversaire à ce jour, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

Les larmes de DeSantis

L'ancien président des États-Unis n'a bien sûr pas oublié de décocher quelques flèches à son endroit également. Alors que celui-ci a été réélu triomphalement lors des midterms il y a quelques mois - tandis que les candidats les plus étroitement associés au milliardaire étaient bien souvent vaincus - Donald Trump a affirmé: "Ron DeSantis a été élu grâce à moi".

"Vous vous souvenez qu'il n'avait rien. Il était mort. Il allait abandonner. Il est venu me voir et m'a supplié, supplié de le soutenir", a-t-il avancé, comme l'a souligné The Hill. Le même média note même que Donald Trump a prétendu que Ron DeSantis pleurait en quémandant son aide.

Les rivaux potentiels de l'ex-président se sont pourtant montrés plus fair play envers lui. Ainsi, Larry Hogan, ancien gouverneur du Maryland, a beau être pressenti pour intégrer les futurs candidats et ne pas faire mystère de son aversion pour Donald Trump, il a confirmé qu'il ne lui ferait pas défaut le cas échéant, comme l'a rapporté ici le New York Times: "Je soutiendrai le candidat, quel qu'il soit". "Mais je ne crois que ce sera lui", a-t-il toutefois glissé.

Article original publié sur BFMTV.com