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"Sans doute très dur à vivre pour lui": Gérald Darmanin défend la présomption d'innocence pour Éric Coquerel

Gérald Darmanin, invité de BFMTV-RMC mardi 5 juillet 2022 - BFMTV
Gérald Darmanin, invité de BFMTV-RMC mardi 5 juillet 2022 - BFMTV

Invité de BFMTV-RMC ce mardi matin, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a notamment été invité à réagir à l'interview d'Élisabeth Borne donnée au magazine ELLE lundi. Elle s'exprimait au sujet de l'affaire Damien Abad, désormais ex-ministre des Solidarités accusé de viol et agression sexuelle par plusieurs femmes.

"Il est essentiel que la parole des femmes se libère, et qu’elles portent plainte. Il est aussi essentiel que la définition et la recherche des responsabilités soient le travail de la justice", a déclaré la Première ministre, affirmant que "la justice (...) doit pouvoir se prononcer" mais que, néanmoins, "un certain nombre de témoignages méritent d’être pris en compte". "Il y a un devoir d’exemplarité des responsables politiques", dit-elle aussi. "Je pense que l’on n’attend pas simplement des hommes politiques ou des responsables qu’ils ne soient pas pénalement répréhensibles. On attend d’eux qu’ils soient exemplaires."

"Je suis très attaché à la présomption d'innocence"

Gérald Darmanin est lui-même accusé de viol par une femme (un non-lieu a été requis en janvier dernier). Il a aussi été accusé d'abus de faiblesse par une autre femme, enquête qui a été classée sans suite en 2018. Interrogé ce mardi sur son "exemplarité" notamment concernant ses relations avec les femmes, le ministre a répondu en rappelant son attachement à la présomption d'innocence et évoqué les accusations visant le député LFI Éric Coquerel, qui fait l'objet d'une plainte pour harcèlement sexuel.

"Je suis très attaché à la présomption d'innocence, et ça vaut pour tout le monde y compris pour M. Coquerel dont je trouve que le procès qui lui est intenté est sans doute très dur à vivre pour lui. S'il est responsable pénalement il sera condamné, mais M. Coquerel est, je crois, un adversaire voire un ennemi, il ne me serre pas souvent la main, il est même très dur avec moi depuis cinq ans, mais je veux dire, même M. Mélenchon l'a dit d'ailleurs, que ce genre de procès public est parfois aussi gênant", a opposé Gérald Darmanin.

"Notre difficulté, c'est à la fois d'écouter la parole des femmes évidemment et en tant que ministère de l'Intérieur, on y met beaucoup beaucoup de moyens, mais les procès ne se rendent pas sur Twitter", a-t-il poursuivi.

"M. Coquerel ou M. Abad ont toujours nié les comportements qu'on leur prêtait"

Invité à réagir sur l'exfiltration de Damien Abad du gouvernement, Gérald Darmanin refuse de se prononcer.

"Je n'ai pas à commenter cela, je ne suis pas à la place de Damien Abad, je ne suis pas à la place d'Éric Coquerel, je suis pas à la place de la Première ministre, ils ont eu leur discussion. Ce qui est sûr c'est qu'au bout d'un certain temps, y compris pour les personnes qui sont accusées, la pression est très forte et empêche parfois de faire son travail", croit savoir le locataire de Beauvau.

"J'ai compris aussi que M. Coquerel ou M. Abad ont toujours nié les comportements qu'on leur prêtait. Qui dit vrai? La justice le dira très certainement et ça prend du temps malheureusement parfois de dire la vérité. (...) Il se peut qu'il y ait des gens qui sont accusés qui soient innocents", a aussi dit Gérald Darmanin.

"Les conditions de sérénité n'étaient plus présentes" pour que Damien Abad puisse "exercer pleinement ses fonctions", avait expliqué lundi Olivier Véran, au cours de sa première déclaration en tant que porte-parole du gouvernement.

Article original publié sur BFMTV.com