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« Drag Race France » mérite bien d’autres saisons

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Capture d’écran France.tv Slash

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La première saison de « Drag Race France » se termine avec Paloma, Soa de Muse et La Grande Dame.

TÉLÉVISION - Qui de Soa de Muse, La Grande Dame ou Paloma se verra remettre la précieuse couronne ? Ce samedi 13 août, les trois grandes finalistes de la première saison de Drag Race France seront fixées sur leur sort à l’issue de la diffusion du dernier épisode de la téléréalité sur France 2, après Fort Boyard.

Depuis le lancement du programme au mois de juin, chacune a fait ses preuves. La première pour ses lipsyncs « assassins ». La seconde, pour ses looks bluffants dignes des podiums de la Fashion Week. Quant à la troisième, son imitation de Fanny Ardant risque bien de rester dans les annales.

Adaptation hexagonale de RuPaul’s Drag Race (quatorze saisons au compteur), l’émission, au cours de laquelle des drag-queens s’affrontent autour d’épreuves mêlant chant, comédie, danse et mannequinat, n’a rien à envier à sa grande sœur américaine. Drôle, émouvante et soucieuse de défendre les intérêts du drag à la française, elle a semble-t-il trouvé son public chez nous.

Des audiences encourageantes

D’abord destinés à la plateforme numérique de France Télévisions, tous les épisodes ont finalement été diffusés dans leur intégralité sur France 2 chaque samedi, après Fort Boyard. En cause, les très bonnes audiences du premier numéro (914 000 téléspectateurs, soit 11,6 % de part d’audience), retransmis samedi 25 juin, jour symbolique de la marche des fiertés.

Même si le nombre de téléspectateurs a baissé par la suite, la demi-finale ayant par exemple été regardée par 318 000 personnes, cette première édition signe toutefois des scores encourageants, notamment au regard de son horaire tardif dans la grille d’été.

Qui plus est, France Télévisions ne communique pas sur les chiffres de ses plateformes. Or, comme le soulève dans les colonnes du Monde l’un des maîtres à penser du show, Nicolas Missoffe, « on sait que plus d’un million de connexions se sont effectuées pour le premier épisode au cours de la première semaine ».

Les retours observés sur les réseaux sociaux sont bons. En dehors des frontières, aussi. « On nous compare à la version espagnole, la préférée du public parmi les licences internationales et la notation sur la base de données en ligne IMDB, à laquelle contribuent surtout les étrangers, dont les Américains, donne le meilleur score jamais reçu par tous les ’Drag Race’ du monde [9,1/10 au 20 juillet] à l’épisode 3 », poursuit le producteur d’Endemol.

La culture drag à la française

Et ce, grâce à un casting prometteur. Parmi les 450 candidatures reçues, elles étaient dix à concourir au début de la compétition, dix prétendantes originaires des quatre coins de la France et aux pratiques différentes. La Big Bertha, une drag à barbe, vient du burlesque. Lolita Banana est une danseuse hors pair. Soa de Muse, la chanteuse idéale pour représenter la France à l’Eurovision. Alors que Lova Ladiva performe dans un drag « old school », Elips, elle, a frappé par son avant-gardisme.

Aussi (et alors même qu’il a fallu attendre la treizième saison aux États-Unis), Drag Race France comptait dans ses rangs une femme trans, La Briochée. Une diversité saluée, qui s’est aussi retrouvée dans le choix des invités, comme en témoigne la présence d’un trio de drag kings dans l’épisode 2, Jésus la vidange, Judas la vidange et Chico. Bien qu’apparu au début du XXe siècle, ce mouvement issu du féminisme radical, qui consiste à jouer des stéréotypes de genre masculin, reste peu médiatisé.

Mais l’intérêt de cette french version réside aussi, et surtout, dans sa mise en valeur de notre patrimoine français. En musique, lors des lipsyncs sur fond de L5, Juliette Armanet, Diam’s, Mylène Farmer, Aya Nakamura et Ophélie Winter.

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Ou lors du « Snatch Game », défi au cours duquel les queens ont brillé par leurs imitations de certaines personnalités emblématiques de la culture pop, comme Félindra, Chantal Ladesou ou Alexandra Rosenfeld.

« Ouvrir des portes »

Fidèle au programme initial, Drag Race France a su faire passer des messages forts et soulever de vrais sujets de société liés à la communauté LGBT + comme la séropositivité, les agressions homophobes, l’acceptation de soi et la réception du coming out chez les proches.

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Sa diffusion sur le service public n’a rien d’anodin. « Le drag, c’est avant tout un art qui déconstruit la société, une société qui a été construite selon des normes hétérosexuelles. Notre art consiste à déconstruire le genre. J’ai moi-même subi la pression de devoir être un garçon viril, alors que je ne le suis pas et que j’existe dans la société quand même. C’est important d’ouvrir des portes pour la génération suivante, queer ou non », nous a précédemment soufflés Paloma, l’une des finalistes.

L’émission n’a pas seulement touché un public de connaisseurs. « Je reçois aussi des tas de messages venant de couples hétérosexuels ou de couples avec des enfants qui me disent qu’ils regardent le show en famille, qu’ils n’y connaissent rien et qu’ils en apprennent beaucoup, ajoute-t-elle. Ça les bouleverse. » France Télévisions n’a pas encore annoncé si l’émission serait renouvelée, mais tous les voyants semblent au vert.

À voir également sur Le HuffPost : Apparu en drag-queen à la télé, ce pasteur américain a été sanctionné

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