Entre Paris et Bamako, une relation entre “duplicité et surenchère”

Encore une nouvelle escalade entre Bamako et Paris ! En effet, alors que l’on croyait que la tension retomberait entre les deux capitales, et ce après le retrait définitif des soldats de l’opération Barkhane du Mali, les autorités de Bamako ont remis le couvert en passant de nouveau à l’offensive.

Les accusations de trop ?

Elles accusent ouvertement la France de violer leur espace aérien et de soutenir les groupes armés terroristes, en l’occurrence, la branche sahélienne du groupe État islamique. Elles le disent dans une lettre ouverte adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, dans laquelle elles énumèrent une série de cas présentés comme des “violations répétitives et fréquentes de l’espace malien par les forces françaises […] vecteurs aériens tels que des drones, des hélicoptères militaires ou des avions de chasse”.

Au total, une cinquantaine de cas auraient été enregistrés, selon Bamako, qui affirme que ces survols de l’espace malien “sans autorisation” ont “servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes […] et pour larguer des armes et des munitions”.

Dont acte ! Ces accusations de soutien aux groupes armés terroristes, portées contre la France, n’ont rien de surprenant. Elles remontent à bien longtemps même si, au départ véhiculées par l’opinion malienne, elles ont, cette fois-ci, la particularité d’émaner des autorités de Bamako.

Ces dernières, on se rappelle, avaient déjà annoncé la couleur au lendemain de l’attaque de Tessit [attaque survenue le 7 août, attribuée aux djihadistes dans la ville de Tessit, située dans la zone dite “des trois frontières” entre Mali, Burkina et Niger], qui avait coûté la vie à 42 soldats, quand elles affirmaient que les assaillants avaient bénéficié “d’un appui majeur et d’une expertise extérieure”.

Ambivalences françaises

Vrai ou faux ? Difficile de répondre à cette question. Car la France, il faut le reconnaître, a longtemps joué un jeu si trouble au sein de ses anciennes colonies qu’il est difficile de l’absoudre à bon compte.

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