Equipe de France féminine: les Bleues d’Hervé Renard veulent continuer l’aventure et embarquer le public avec elles
Evidemment, le chemin des Bleues s’est arrêté trop tôt du côté de l’Australie lors de la Coupe du monde. Les coéquipières de Wendie Renard rêvaient de décrocher enfin ce premier titre qui manque tant à cette équipe et au football féminin français. Mais après plus de deux ans de conflits et de turbulences extra-sportives, l’équipe de France a retrouvé une sérénité, une cohésion solide, un socle de travail pour les Jeux olympiques : "On est frustré de ne pas s’être qualifiées pour les demi-finales de cette Coupe du monde aux tirs au buts. Mais l’aventure continue cela fait partie des chemins du football que l’on emprunte de temps en temps. C’est à travers ces moments que l’on se construit et que l’on devient encore plus solidaire. Tout le monde est revenu avec le plaisir de se revoir et c’est bien là le plus important", appuie le sélectionneur Hervé Renard.
"L’équipe de France a montré une belle image"
Depuis leur retour de l’autre bout du monde, les Bleues ont senti un effet sur le public. Leurs supporters veulent revenir au stade les soutenir : "Avec cette Coupe du monde, on a montré une très très belle image. Les gens vont continuer à s’intéresser parce que dès mon retour en France, beaucoup de personnes m’ont reconnue, m’ont parlé de l’équipe de France. Cela m’a fait plaisir, j’espère qu’on va continuer comme ça", appuie la défenseure de l’Olympique lyonnais, Selma Bacha. "Je pense que la Coupe du monde a contribué à donner une meilleure image de l’équipe de France : les affluences, les audiences, elles ont été excellentes. C’est un signe. Maintenant, c’est à nous d’aller chercher les spectateurs, de leur donner envie d’aller voir l’équipe", lance Hervé Renard. Pourtant, les contingents de joueuses parisiennes et lyonnaises ont pris un sérieux coup de froid après avoir vécu des ambiances volcaniques au Mondial, lors du Trophée des championnes dont l’affluence a été très basse (environ 5000 spectateurs au stade de l’Aube de Troyes). "En tant que joueuse, forcément on prend un coup. Car quand tu passes d’un stade plein à un stade où il y a peu de supporters, on trouve ça dommage parce que je pense que l’on mérite que l’on vienne nous voir. Après c’est à nous d’aller chercher les spectateurs", confie Selma Bacha. Peut-être encore des stigmates d’une politique qui s’est essoufflée ces dernières années : "Peut-être qu’il n’a pas été fait tout ce qu’il fallait depuis une dizaine d’années pour le football féminin. Il y a des mesures qui ont été prises dernièrement. Il va falloir un peu de temps pour les mettre en place, changer un peu le regard des gens sur le football féminin", analyse Hervé Renard.
17 000 billets vendus pour France-Portugal
Il faut relancer la machine. Cela passe par la locomotive tricolore. D’où l’appel au public d’Hervé Renard lors de l’annonce de sa liste pour le rassemblement en mode Guy Roux. Un des premiers indicateurs de cette image redorée, l’affluence de France-Portugal : 17 000 billets étaient déjà vendus à la veille de la rencontre. Il faut remonter à mars 2020 pour trouver trace de pareille affluence lors d’un France-Brésil à… Valenciennes !
Avec la mise en place de la Ligue professionnelle de football féminin de nombreux matches se joueront dans des grands stades cette saison en championnat c’est aussi par-là que passe la vente du produit D1 féminine. Renard ajoute : "La D1 Arkema c’est la même chose, il faut des stades de bonne qualité, que cela soit un spectacle, et non pas un match amateur du dimanche. C’est un peu réducteur de dire ça, mais pourtant il faut un package qui soit bien meilleur. Quand il y a un match PSG-Lyon au Parc de Princes ou au stade l’OL, le match n’a pas le même aspect, la même ferveur. Le football c’est un spectacle avant tout. Il faut que la France progresse de ce côté-là. Aujourd’hui, il y a beaucoup de nations qui étaient derrière la France et l’ont dépassé sur ce point, même au niveau du jeu je serais tenté de dire. Il ne faut plus perdre de temps". Nul doute qu’avec le retour progressif de toutes ses armes (Mbock Bathy, Henry, Jean-François, Katoto puis Cascarino), l’équipe de France sera d’autant plus séduisante à regarder jusqu’aux Jeux olympiques. Place au spectacle.