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Avoir des règles douloureuses reviendrait à perdre neuf jours de productivité au travail chaque année

Avoir des règles douloureuses reviendrait à perdre neuf jours de productivité au travail chaque année

Nous ne sommes pas égaux. Surtout vis-vis des règles. Les femmes qui ont des règles douloureuses peuvent avoir beaucoup de mal à aller au bureau. Et surtout, elles sont bien moins productives dans leur travail à cause de leurs crampes. Des heures passées pliées en deux et un manque à gagner pour l’entreprise, voilà à quoi ça mène. Simplement parce que les menstruations sont encore taboues dans le monde du travail.

Aaaahhhh les règles. Ce grand tabou, cette couleur rouge qu’on ne voit pas dans les pubs à la télé, ce truc jugé un peu dégueu qui revient pourtant tous les f***ing 28 jours. Alors déjà non, ce n’est pas sale. On ne va pas se lancer sur le sujet, il y en aurait pour des heures.

Mais surtout, c’est naturel et c’est ce qui permet aux femmes d’avoir des enfants donc c’est quand même plutôt magique. Sauf que voilà, même en 2019, c’est toujours aussi gênant de demander à sa collègue "T’as pas un tampon ?" et de dire à son boss qu’on ne sera pas au bureau aujourd’hui parce qu’on a mal au bide comme jaja.

De l’art de maîtriser sa poker face

Alors, comme bien (trop) souvent, on se met en mode warrior. On fait comme si tout allait bien, on se blinde de Spasfon et on taffe. Même si on est claquée, qu’on a des crampes horribles dans le bas-ventre, qu’on a le dos en compote… Bref, qu’on a nos règles et que ça nous fait un mal de chien. Mais est-ce que c’est vraiment une bonne idée de s’obstiner à faire acte de présence au boulot dans cet état-là ?

Une récente étude menée aux Pays-Bas a montré que les femmes perdent 8,9 jours de productivité par an… À cause de leurs douleurs pendant les menstruations. Les scientifiques ont interrogé un panel de 32 748 néerlandaises, âgées de 15 à 45 ans. Résultat, 81% d’entre elles ont révélé qu’elles se rendaient au travail ou à l'école avec d’importants maux ressentis pendant leur cycle menstruel, en admettant que cette souffrance nuisait à leur efficacité.

Pourquoi ? Pour ne pas prendre de retard dans leur to do ou pour éviter de se justifier en allant chez le médecin afin d’obtenir un arrêt maladie. Car il faut savoir que seulement une femme sur cinq donne la vraie raison de son absence à son employeur si elle ne vient pas travailler à cause des douleurs liées aux règles.

Faire acte de présence, à quoi bon ?

L’enquête publiée dans la revue anglaise British Medical Journal dévoile aussi que 14% des sondées se sont déjà absentées parce qu’elles étaient indisposées tandis que près de 3,5% affirment que cela est récurrent presque tous les mois. Mais aussi que les demoiselles de moins de 21 ans sont trois fois plus susceptibles d’être absentes de leur poste que les consœurs plus âgées, qui sont ménopausées pour certaines.

Ça, c’est ce qu’on appelle faire du présentéisme : on va travailler alors qu’on n’est pas du tout au top de la forme et que forcément cela a une conséquence directe sur notre productivité. Ça part peut-être d’une bonne volonté mais surtout d’un tabou qui ne devrait pas en être un. Et pour votre boîte, c’est un certain manque à gagner il ne faut pas se leurrer.

Cerise sur le gâteau, cette étude est fondée sur des auto-évaluations du degré de souffrance des participantes. Quand on sait qu’on a généralement tendance à le minimiser lorsqu’on doit l’exprimer, ça fait mal.