Euronext : Une croissance de plus en plus européenne

Avec le rachat de la Bourse de Milan, le principal opérateur de marchés financiers de la zone euro change de dimension.

Pour ses cinq ans à la tête d’Euronext, son P-DG, Stéphane Boujnah, s’est offert sa plus grosse acquisition. En rachetant Borsa Italiana pour 4,33 milliards d’euros avec l’approbation à la quasi-unanimité de ses actionnaires le 20 novembre, ce juriste et financier fin lettré de 56 ans poursuit sa conquête de l’Europe. Et transforme son groupe, dont la taille a augmenté de 50 % en un an. Plus de la moitié des entreprises (28) qui composent l’indice Euro Stoxx 50 seront désormais cotées sur Euronext. « Nous construisons la colonne vertébrale des marchés de capitaux européens, ayant ajouté depuis deux ans Dublin, Oslo et demain Milan, à notre modèle fédéral », se félicite l’ex-banquier. A quelques semaines du Brexit, qui engendrera mécaniquement un éloignement de la place financière britannique, transformée en place offshore, le moment semble bien choisi pour consolider un modèle fédéral européen. Y compris au sein de la gouvernance du groupe. Symboliquement, l’actuel président du conseil de surveillance, un Néerlandais, laissera en effet sa place dans quelques mois à un Italien – une entente cordiale qui contraste avec les passes d’armes entre les chefs de gouvernement de ces deux Etats à Bruxelles depuis le début de la pandémie et de la discussion du plan de relance.

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L’intégration de Borsa Italiana, qui compte 370 sociétés cotées – des grands groupes industriels jusqu’aux PME –, se traduira par un chiffre d’affaires désormais plus transalpin (35 %) que tricolore (29 %). Cette stratégie est saluée en Bourse, où le cours d’Euronext a grimpé de 22,3 % depuis le 1er janvier, alors que les résultats enregistrés au seul premier semestre(...)


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