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Des familles britanniques demandent à pouvoir consulter l’historique de leurs enfants décédés

Au Royaume-Uni, de plus en plus de familles endeuillées réclament un accès facilité à l’historique des contenus en ligne consultés par leurs enfants avant qu’ils ne se soient donné la mort. Une demande qui résonne avec le projet de loi “sur la sécurité numérique”, revenu au Parlement britannique lundi 5 décembre, souligne The Guardian. Une première présentation au Parlement en mars n’avait pas abouti en raison de la crise politique.

Molly Russell, 14 ans, s’est donné la mort en novembre 2017, après avoir été exposée à des centaines de contenus en ligne sur la mutilation et le suicide. En octobre 2022, les réseaux sociaux – dont Instagram – ont été reconnus coupables du décès de la jeune fille pour lui avoir recommandé des posts qui n’auraient pas dû être accessibles à une enfant. La décision de justice était une première dans le pays, face à des géants du numérique libres de tout devoir de protection.

“Des familles à la merci des réseaux sociaux”

Pendant plusieurs années, les parents de l’adolescente ont tenté d’accéder aux derniers posts vus par leur fille avant qu’elle ne décède. Moins d’un mois avant le début de l’enquête, l’entreprise Meta, propriétaire de l’application Instagram, a publié plus de mille messages avec lesquels la jeune fille avait interagi. Le coroner (l’officier de police judiciaire, dans les pays anglo-saxons) chargé de l’affaire a conclu que la Britannique s’est suicidée “alors qu’elle souffrait de dépression et des effets négatifs de contenus en ligne”.

“Nous ne pouvons plus laisser les familles endeuillées et les enquêteurs à la merci des réseaux sociaux”, a déclaré Ian Russell, le père de l’adolescente. Un discours soutenu par Beeban Kidron, membre de la Chambre des lords, qui a proposé plusieurs amendements au projet de loi sur la sécurité en ligne :

“Grâce à ces amendements, les familles et les coroners pourraient rapidement accéder aux données, dans un souci d’humanité.”

Ces modifications obligeraient l’Ofcom, l’autorité régulatrice des communications, “à mettre en relation une famille endeuillée et le géant de la tech”. Les amendements seront déposés lorsque le projet de loi sera soumis à la chambre haute du Parlement.

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