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Le "faux" empereur romain qui avait bel et bien existé, ou comment une pièce d’or pourrait réécrire l’histoire

La postérité tient parfois à une simple pièce. Des analyses réalisées sur des monnaies romaines considérées comme fausses depuis plus d'un siècle laissent entendre qu'un souverain romain du troisième siècle de notre ère, passé à la trappe de l'histoire, aurait finalement existé.

Et ainsi Sponsien fût. Depuis le 19e siècle, quatre pièces d’or romaines sur lesquelles figurait un empereur inconnu du nom de Sponsianus - ou Sponsien - étaient considérées comme des faux en raison de leurs caractéristiques étranges, voire grotesques. Issues d’un petit magot de trente pièces trouvé en 1713 en Transylvanie, elles avaient fini par être rangées au fond d’une armoire, entraînant avec elles dans l’oubli la figure impériale de Sponsianus.

Une équipe du département des Sciences de la Terre de l’Université de Londres, au Royaume-Uni, pourrait cependant réhabiliter Sponsianus dans l’histoire. Selon le chercheur Paul N. Pearson et son équipe, qui publient leur argumentaire dans la revue Plos One, les monnaies seraient bel et bien authentiques. Par conséquent, l’empereur Sponsianus aurait bien gouverné au 3e siècle après J.-C dans une province isolée de l’Empire, la Dacie, correspondant à une partie de l’actuelle Roumanie.

D’étranges traces d’usure

Au printemps 2020, pour alimenter la rédaction d’un livre sur l’Empire romain en crise ("L’Empire romain en crise, 248-260 : quand les dieux abandonnèrent Rome", aujourd’hui publié), Paul N. Pearson se procure une photographie en haute résolution d’une des quatre pièces à l’effigie de Sponsianus. Il sait que deux d’entre elles sont conservées à Vienne, en Autriche, qu’une est à Sibiu, en Roumanie, et qu’une dernière se trouve à Glasgow, en Écosse. "À l'époque, seules des images en noir et blanc de ces monnaies étaient disponibles", explique-t-il à Sciences et Avenir. "J’ai donc envoyé un mail à Jesper Ericsson, conservateur du Hunterian Museum de Glasgow, pour qu’il me fasse parvenir un cliché de qualité."

 Crédit : Paul N. Pearson/Université de Londres
Crédit : Paul N. Pearson/Université de Londres

Les clichés haute résolution de la pièce conservée au Hunterian Museum de Glasgow sur laquelle se distinguent de petits dépôts bruns. Crédits : Paul N. Pearson/Université de Londres

Persuadés qu’il s’agit d’une imitation, les deux hommes remarquent à leur grande surprise – sur l’image en haute définition - qu[...]

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