« Les Feuilles mortes » d’Aki Kaurismäki : la Palme du cœur blessé
Le synopsis
Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinki et chacun tente de trouver en l’autre son premier, unique et dernier amour. Leur chemin vers ce but louable est obscurci par l’alcoolisme de l’homme, la perte d’un numéro de téléphone, l’ignorance de leur nom et de leurs adresses réciproques. La vie a tendance à mettre des obstacles sur la route de ceux qui cherchent le bonheur.
La critique (4/5)
À Cannes, on voit le cinéma évoluer, provoquer, passionner, se planter. et puis un beau lundi ensoleillé, on voit le dernier Kaurismäki. Comme une évidence, comme un retour à la simplicité, à la tendresse et au désespoir, à l’amour aussi, plus fort que tout. Fidèle du rendez-vous cinéphile, le cinéaste finlandais est revenu sur la Croisette pour poursuivre sa tétralogie ouvrière (« Ombres au paradis », « La Fille aux allumettes », etc.). « Les feuilles mortes », mélo mélancolique, histoire d’une rencontre cabossée par la vie, de solitudes avides d’amour. De ce couple qui peine à se construire, elle employée dans un supermarché, lui ouvrier, elle qui fauche un peu et lui qui boit beaucoup, émane l’envie d’absolu d’atteindre le bonheur. Alors oui, les temps sont durs et la guerre en Ukraine rugit en sourdine.
Mais chez Kaurismäki, c'est le monde entier qui est en sourdine. Comme une envie de rêve, de poésie, bercée par Chaplin et les affiches des devantures de cinémas. Quand Cannes est devenu le repère des films trop longs pour faire genre, pour ...