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Fin de la police des mœurs en Iran ? : « Ils veulent donner l’illusion qu’ils sont en train de reculer »

L’annonce de « l’abolition » de la police des mœurs a été célébrée comme un véritable tournant pour l’histoire de l’Iran par de nombreux médias. Si certains observateurs y voient un signal positif, d’autres dénoncent une véritable diversion du régime. Entretien avec la journaliste et auteure franco-iranienne Sarah Doraghi.

Faut-il y voir un espoir pour l’Iran ? Mohammad Jafar Montazeri, le procureur général d’Iran a annoncé dimanche 4 décembre la dissolution de la police des mœurs, lors d’une conférence religieuse. Un participant a demandé « pourquoi la police des mœurs a été fermée ? », une question à laquelle le procureur a alors répondu : « La police des mœurs n’a rien à voir avec le pouvoir judiciaire, et elle a été abolie par ceux qui l’ont créée. »

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Connue sous le nom de Gasht-e Ershad, la police des mœurs, avait été créée sous le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, pour « répandre la culture de la décence et du hidjab ». Elle était formée d’hommes en uniforme vert et de femmes portant le tchador noir, qui couvre la tête et le haut du corps. Cette unité avait commencé ses patrouilles en 2006. Le procureur a également affirmé lors de la conférence de presse qu’une « modification » de la loi sur le port du voile obligatoire était prévue.

Ces annonces, qui n'ont pas été confirmées par d’autres responsables iraniens, viennent troubler le pays qui vit au rythme des manifestations contre la répression du régime islamique depuis la mort de la jeune Mahsa Amini le 16 septembre dernier. Pour Sarah Doraghi, qui a obtenu le prix de la laïcité 2018 au nom des femmes iraniennes, il s’agit d’une « magouille » de la part du régime islamique...

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