Football féminin: une internationale espagnole dénonce le malaise en sélection pendant la grève
Bien avant la rocambolesque affaire Rubiales qui a ébranlé le football espagnol après le sacre de la Roja lors de la Coupe du monde cet été, l'équipe féminine avait été secouée par une première crise: celle de "Las 15". En septembre 2022, 15 joueuses - dont les Barcelonaises Patri Guijarro, Aitana Bonmati, Mapi Leon et Sandra Paños - s'étaient mises en retrait de la sélection afin de demander des changements, notamment au niveau du désormais ex-sélectionneur Jorge Vilda, vivement critiqué en raison de ses méthodes jugées dictatoriales.
Cette période a notamment profité à Nuria Rabano. La latérale de Wolfsbourg (une sélection), tout juste transférée en provenance du Barça, a été appelé pour la première fois la saison dernière. Une situation assez désagréable pour la principale intéressée. "Lorsque j'ai été convoquée, je me suis sentie mal. J'ai eu l'impression d'être là parce que d'autres ne l'étaient pas. Je me sentais mal à l'aise, pas à ma place, je ne profitais pas à 100 % de ma présence dans l'équipe nationale espagnole, avoue-t-elle dans un entretien avec le quotidien As. En fin de compte, cela vous affecte mentalement parce qu'en plus, beaucoup de joueuses liées à ce problème et à ce débat étaient de ma propre équipe."
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"Les changements étaient nécessaires"
Perturbée par cette situation, la joueuse de 24 ans s'était entretenue avec Montse Tomé lorsque cette dernière était encore l'adjointe de Jorge Vilda. "C'est vrai que j'ai dit à Montse ce que je ressentais, parce que psychologiquement, je n'étais pas prête à me donner à 100%. À partir de là, ils ont décidé de ne pas m'appeler. Je n'ai jamais voulu prendre position parce que, psychologiquement, cela m'affectait trop", poursuit-elle. Depuis, Nuria Rabano suit de loin la situation des Espagnoles. À l'instar de ses coéquipières, la défenseure est convaincue que "des changements étaient nécessaires" même s'il y a "encore des problèmes".
Malgré la démission de Luis Rubiales et le départ de Jorge Vilda, 39 joueuses ont demandé des restructurations au sein de la Fédération. Tandis qu'elles ont annoncé leur intention de ne pas revenir en sélection tant que les changements n'étaient pas effectifs, 20 ont été appelées par Montse Tomé pour le rassemblement de septembre. Pas vraiment ravies d'être présentes, les grévistes ont finalement honoré leur convocation après un accord conclu avec le Gouvernement et la Fédération. Pour leur premier match post-Mondial, les championnes du monde se sont imposées sur le fil face à la Suède en Ligue des nations (2-3).