France: le parti Renaissance tiraillé sur le projet de loi immigration
Les députés Renaissance ont fait leur rentrée en Seine-et-Marne. Une rentrée agitée : le futur projet de loi immigration divise la majorité entre partisans de la fermeté et ceux qui veulent mettre en avant le volet intégration du texte. La tribune, signée par le député Sacha Houlié avec des parlementaires de gauche pour défendre la création d’un titre de séjour pour les métiers en tension, a fait grincer des dents.
Avec notre envoyé spécial à Louan-Villegruis-Fontaine, Julien Chavanne
Le karaoké et les tables de billard sont installés près de la piscine, mais ça n’a pas suffi à détendre totalement l’atmosphère. Le coup politique de Sacha Houlié a crispé ses collègues issus de la droite. Le président de la Commission des lois assume : « Je peux comprendre qu'il ait un peu d'émoi sur la forme puisqu'il s'agit d'ouvrir et donc d'ouvrir à la gauche, et donc de trouver des points d'accord sur certaines dispositions qui je pense fait bouger un peu les curseurs politiques. »
Voter le projet de loi immigration avec les voix de la gauche, pourquoi pas, assure le député Charles Sitzenshul, l’une des voix de l’aile de droite du parti : « On peut travailler avec tous les groupes d'opposition. À l'exception de l'extrême droite, Rassemblement national, et de l'extrême gauche, la France insoumise. Moi ça ne m'a pas plus choqué que ça. Si ça peut aider au vote final, ça aura été une bonne chose. »
D’autres de ses collègues sont beaucoup moins partants et sont prêts à abandonner l’article sur les titres de séjour pour avoir les votes des Républicains.
En mode thérapie de groupe, le parti d’Emmanuel Macron reste tiraillé entre ses jambes droite et gauche, en équilibre toujours précaire depuis six ans.