"En primaire, j'étais un enfant rêveur, pétillant. Mais je sentais déjà un décalage avec les autres garçons car je n'étais pas le genre qui jouait à la petite voiture ou qui se battait dans la cour de récréation. J'étais plutôt du genre très sensible et j'avais du mal à contrôler mes émotions. Je pleurais facilement. Et on s'est beaucoup moqué de moi à cause de cela. Si le harcèlement a commencé en primaire, il s'est surtout développé au collège. On se moquait de mon physique qui était hors normes, selon mes harceleurs. Plus je prenais du poids et plus on se moquait de moi. On me surnommait "bouboule". C'est le pseudonyme que j'ai choisi sur les réseaux sociaux car j'ai voulu prendre ma revanche et en faire une force. Mais à l'époque, ce n'était pas simple.

Au collège, j'ai mal vécu ces moqueries mais j'ai décidé de ne pas le montrer. J'ai pris la peine de me moquer de moi-même avec les autres. Heureusement, je pouvais compter sur un petit cocon amical : mes quatre amies. Un jour où nous étions à la fête foraine, je me suis fait insulter dans les allées. On m'a traité de "tas de graisse". Je n'ai pas eu le courage de réagir, ma première réaction a été de m'isoler pour pleurer.

Lorsque je me suis retourné, j'ai vu mes quatre copines partir au front ! Elles ont remonté les bretelles de ceux qui m'avaient insulté ! Ça a été hyper fort et important pour moi d'avoir été défendu car cela montrait que les gens ne normalisaient pas tous ce comportement. Lorsqu'on est témoin de harcèlement, (...)

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