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“La plus grande démocratie du monde” a 75 ans

Le 15 août 1947, l’Inde s’affranchissait du joug colonial britannique après un long combat et dans des circonstances tragiques puisque la Partition du sous-continent indien, qui précéda l’indépendance, fit des millions de morts. Aujourd’hui, l’heure est aux célébrations et au bilan à New Delhi. Le magazine India Today, proche du pouvoir actuel, a commandé un sondage d’opinion pour savoir ce que les Indiens pensent de leur pays aujourd’hui. Résultat : une pluie d’éloges pour le Premier ministre.

L’Inde a traversé de multiples crises et continue d’être dans une situation difficile sur de nombreux fronts, mais [la] popularité personnelle [de Narendra Modi] reste intacte. Il est apparemment isolé contre les chocs par un élément non quantifiable qui ne peut être décrit que comme une aura.”

L’opposition désunie et le charisme de Narendra Modi feraient donc oublier l’inflation, les tensions communautaires et la mauvaise gestion initiale du Covid.

La Une du magazine India Today avec le titre : « Modi rugit toujours »..
La Une du magazine India Today avec le titre : « Modi rugit toujours »..

À Calcutta, le quotidien The Telegraph est bien plus critique. Dans ses colonnes, l’historien et écrivain Ramachandra Guha évoque “une nation libre, mais un peuple asservi”. Selon lui, l’Inde n’est même plus seulement une démocratie formelle car “le Parlement, la presse, la fonction publique, etc., sont devenus si inefficaces ou si corrompu qu’ils n’offrent que peu ou pas de frein aux excès du parti au pouvoir. Ces dernières années, l’État indien est devenu beaucoup plus impitoyable dans sa répression de la dissidence […] Les Indiens sont moins que libres politiquement parlant, et beaucoup moins que libres socialement parlant.”

Soixante-quinze ans après le départ des Britanniques de ces côtes, notre société reste profondément hiérarchisée. En 1950, la Constitution indienne a interdit la discrimination fondée sur la caste et le sexe, mais ils continuent avec beaucoup de force […] Le plus inquiétant de tous est peut-être la diabolisation des musulmans indiens en paroles et en pratique.”

Par ailleurs, la corruption est galopante tandis que le chômage est très élevé. Pour Ramachandra Guha, il y a un décalage entre “la promesse et le potentiel” de l’Inde.

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