Ce groupe de jazz de “Star Wars” qui inspire des musiciens de toutes les galaxies

En balayant du regard les recoins d’une taverne mal éclairée, le regard de Luke Skywalker s’arrête sur un groupe de musique. Dans Un nouvel espoir (1977), premier film de la saga Star Wars, le jeune héros incarné par Mark Hamill fait une halte à la cantina de Chalmun, un bar de la planète Tatooine qui sert de repaire aux contrebandiers et aux chasseurs de primes. Son ambiance interlope est égayée par les notes de jazz de Modal Nodes, une formation composée par des créatures aux yeux noir de jais et aux crânes protubérants, qui ressemblent à des homards géants.

Écrite par John Williams, le compositeur de musiques de film préféré du réalisateur et producteur George Lucas, cette partition a traversé les époques. Elle “revient à la mode”, note The Guardian. Après avoir été citée parmi les influences de Coldplay et Animal Collective, la musique de Modal Nodes a inspiré Björk pour son dernier album, Fossora, qui vient tout juste de sortir. Selon Atli Finnsson, qui a participé à la composition du morceau Ovule, la chanteuse islandaise voulait obtenir un résultat proche de celui du groupe de la cantina. “Donc on a essayé de faire quelque chose de jazzy et de futuriste”, confie-t-il au Guardian.

Jazz et futurisme étaient justement “les principes directeurs de John Williams quand il a écrit les deux morceaux originaux joués par Modal Nodes dans le film”, assure le quotidien britannique. Pour la bande-son du long-métrage, couronnée par un oscar, George Lucas avait demandé des harmonies familières, loin des expérimentations des musiques concrètes et électroniques de l’époque. Mais les airs interprétés par Modal Nodes pouvaient selon lui être moins conventionnels.

Une anomalie

Alors que Williams se demandait par où commencer, le réalisateur lui a suggéré d’“imaginer des extraterrestres ayant découvert une partition écrite par Benny Goodman, la légende du swing des années 1930”, rembobine The Guardian. Ces musiciens venus d’une galaxie lointaine, très lointaine, ignoraient tout des sons de la musique terrestre. Avec des steel drums de Trinidad (des instruments de percussion construits à partir de barils de pétrole), des kazoos désaccordés et une ligne de basse au synthétiseur, le compositeur a accouché d’une “anomalie”, selon ses propres termes, rapportés par le journal.

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