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Guerre en Ukraine : si Kiev s’approche de la Crimée, Medvedev prêt à utiliser « toutes les armes possibles »

Le vice-président du Conseil de sécurité de la Russie et ancien président Dmitri Medvedev assure que la Russie utilisera l’arme nucléaire si l’Ukraine tente de reconquérir la Crimée.
Le vice-président du Conseil de sécurité de la Russie et ancien président Dmitri Medvedev assure que la Russie utilisera l’arme nucléaire si l’Ukraine tente de reconquérir la Crimée.

GUERRE EN UKRAINE - Le Kremlin ne reculera devant rien pour défendre la Crimée. Lors d’une interview à plusieurs médias russes ce vendredi 24 mars, le vice-président du Conseil de sécurité de la Russie Dmitri Medvedev a assuré que l’armée était prête à utiliser « n’importe quelle arme » si Kiev tentait de récupérer le territoire annexé en 2014.

« En cas d’offensives sérieuses visant à reprendre la Crimée, il est absolument clair que cela servira de base à l’utilisation de tous les moyens de protection, y compris ceux prévus par la doctrine fondamentale de la dissuasion nucléaire », a assuré l’ancien chef d’État, selon l’agence russe proche du Kremlin Tass. « Une tentative de scission d’une partie de l’État russe, reviendrait à empiéter sur l’existence de l’État lui-même », rapporte l’organe de propagande.

« Par conséquent, tirez vos propres conclusions : il y a des raisons évidentes d’utiliser n’importe quelle arme. Absolument n’importe laquelle », a encore averti Dmitri Medvedev moins d’une semaine après une visite surprise de Vladimir Poutine en Crimée. « J’espère que nos "amis" de l’autre côté de l’océan s’en rendent compte », a-t-il encore appuyé à l’attention des États-Unis.

« La Crimée est notre terre », martèle Zelensky

Au mois de janvier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait affirmé qu’il entendait reprendre la Crimée lors d’une allocution devant le Forum de Davos. « La Crimée est notre terre, notre territoire, notre mer et nos montagnes (...). Donnez-nous vos armes et nous récupérerons nos terres », avait-il martelé devant les dirigeants du monde entier. De son côté, le Kremlin n’a de cesse de répéter que ce territoire a toujours été russe et le restera.

Pour Dimitri Medvedev, la volonté exprimée par Kiev de récupérer la Crimée n’est que de l’esbrouffe. « Toutes sortes de déclarations sur la reprise [de la péninsule] ou autre chose… Vous voyez, c’est de la propagande et cela devrait être traité comme tel. Cela arrive toujours en temps de guerre », a-t-il expliqué.

Ces nouvelles déclarations de Moscou surviennent alors que la Russie soupçonne l’Ukraine de vouloir mener une contre-offensive à Bakhmout, où de violents combats sont menés depuis plusieurs semaines, au prix de nombreuses vies dans les deux camps. « Ils [la partie ukrainienne] se préparent à une offensive, tout le monde le sait. Notre état-major calcule cela et prépare ses propres solutions », a déclaré Dimitri Medvedev aux médias russes.

Une tension palpable côté russe

Dans une interview publiée jeudi, Evgueni Prigojine, le chef de la milice privée russe Wagner, a averti que la Russie prévoyait en conséquence d’encercler les forces militaires ukrainiennes dans la ville, avant de concentrer ses forces sur la région partiellement occupée de Zaporitjia, rapporte The Guardian. Le militaire affirme que 80 000 soldats russes se tiennent prêts.

Volodymyr Zelensky affirme, lui, que ses troupes continueront à défendre la ville coûte que coûte, qui est devenue un puissant symbole de la résistance ukrainienne.

La tension est palpable côté russe alors que les livraisons d’armes occidentales affluent vers l’Ukraine ces dernières semaines. Hier encore, la Slovaquie a livré quatre avions de combats soviétiques à Kiev. D’autres avions, dont certains venus de Pologne, seront reçus dans les prochaines semaines.

Ce soutien européen booste les forces ukrainiennes, qui sont venues à bout de plus de 30 000 soldats russes à Bakhmout, selon des responsables occidentaux. « Très bientôt, nous profiterons de cette opportunité, comme nous l’avons fait dans le passé près de Kiev, Kharkiv, Balakliia et Kupyansk », a déclaré Oleksandr Syrskyi, le commandant des forces terrestres ukrainiennes, en référence aux précédentes attaques ukrainiennes réussies.

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