Guerre en Ukraine : les propos de Nicolas Sarkozy « pas acceptables » pour l’ambassadeur de Kiev en France
UKRAINE - « Ces propos tant dans leur forme que sur le fond ne sont pas acceptables ». Ce sont les mots choisis par l’ambassadeur de l’Ukraine en France pour parler des déclarations faites par Nicolas Sarkozy sur les liens entre l’Ukraine, la Russie et l’Europe.
À l’occasion de la sortie de son nouveau livre, l’ancien président de la République s’est exprimé sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il estime que Kiev doit « rester neutre » et ne rejoindre ni l’Otan ni l’Union européenne. Ces déclarations sont en contradiction avec la position officielle française.
Dans un entretien donné au journal Ouest France, Vadym Omelchenko fustige les propos de l’ex-président de la République. « Je ne serais pas surpris que le Procureur général d’Ukraine s’intéresse aux propos tenus pour voir s’il y a des éléments constitutifs d’un crime (N.D.L.R. au regard de la loi ukrainienne) », indique-t-il.
Les liens entre la Russie et l’ex-président pointés du doigt
« Il est curieux d’observer que des propos similaires à ceux de Nicolas Sarkozy ont été tenus ailleurs en Europe », estime l’ambassadeur qui déclare suspecter une opération de communication menée à l’échelle européenne par le Kremlin. Au cours de l’entretien, il pointe du doigt les relations entretenues entre la Russie et certains responsables politiques, dont Nicolas Sarkozy.
En janvier 2023, Mediapart révélait que l’ex-président de la République avait perçu des sommes importantes suite à des conférences très complaisantes à l’égard de Vladimir Poutine données à Moscou en 2018 (en dépit de la mise au ban diplomatique de la Russie en raison de l’annexion de la Crimée quatre ans plus tôt).
Depuis 2020, Nicolas Sarkozy est également sous le coup d’une enquête du Parquet National financier pour avoir touché 3 millions d’euros venant d’une société d’assurance russe contrôlée par deux oligarques.
L’ambassadeur de l’Ukraine critique enfin la politique internationale menée par l’ex-locataire de l’Élysée pendant son mandat. Elle « a eu comme conséquence pour la Géorgie de perdre 30 % de son territoire », dénonce Vadym Omelchenko.
En dédicace ce mardi à la Baule, Nicolas Sarkozy a de son côté déclaré au micro de BFMTV « l’un des problèmes de notre démocratie, c’est la véritable impossibilité de réfléchir et de débattre sans s’insulter ».
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