Le gynécologue Emile Daraï va continuer ses consultations publiques malgré sa mise en examen

Le gynécologue Emile Daraï va continuer ses consultations publiques malgré sa mise en examen

Emile Daraï a été mis en examen pour violences volontaires à l'égard de 32 plaignantes qui l’accusent d’avoir pratiqué des examens vaginaux et rectaux de manière brutale et sans demander leur consentement.

Mis en examen mercredi dernier pour violences volontaires par personne chargée d'une mission de service public à l'égard de 32 plaignantes, le gynécologue parisien Emile Daraï va pouvoir continuer ses consultations à l'hôpital public. L’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (APHP) a annoncé ce lundi, dans un communiqué, qu'elle allait appliquer "strictement" les "conditions du contrôle judiciaire décidé par le juge d’instruction, seul à connaître de l’ensemble des éléments du dossier d’instruction".

Ce spécialiste de l'endométriose, ancien chef du service de gynécologique-obstétrique et de médecine de la reproduction à l'hôpital Tenon, a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec les victimes et de tenir des consultations privées de gynécologie. Les 32 plaignantes l'accusent l’accusent d’avoir pratiqué des examens vaginaux et rectaux de manière brutale et sans demander leur consentement.

La différence entre une consultation privée et une consultation publique se situe principalement au niveau du tarif: pour les privées, le médecin ne peut pas pratiquer de dépassement d'honoraires.

Après plusieurs témoignages de patientes faisant état de violences ou de viols lors de consultations, l'APHP et l'université de la Sorbonne, où le gynécologue enseignait, avaient missionné une commission d’enquête.

Le rapport de cette dernière avait donné lieu au retrait des responsabilités pédagogiques et de chef de service de Daraï. Depuis, un personnel soignant est présent lors des consultations et "le consentement des patientes est recueilli et tracé avant la réalisation des actes réalisés au cours des consultations", souligne l'APHP dans son communiqué de lundi.

Un collectif demande sa suspension

Les mesures prises ne sont toutefois pas suffisantes, selon le collectif féministe Stop aux violences obstétricales et gynécologiques (StopVOG) - à l'origine de la révélation en septembre 2021 des plaintes pour viols visant le praticien.

En décembre, le rapport de l'enquête interne déclenchée par l'AP-HP et Sorbonne Université avait conclu que "l'obligation d'information de ces patientes, le soulagement de leur douleur, le respect de leurs volontés n'(avaient) pas été respectés".

Ce document ajoutait toutefois que "la commission (d'enquête) ne retient aucune connotation sexuelle alors que certains manquements ont été relevés dans le recueil du consentement à certains gestes". La commission avait estimé en outre que la situation était "le fruit de dysfonctionnements individuels mais aussi collectifs et systémiques".

Article original publié sur BFMTV.com

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