A69: des militants écologistes veulent bloquer le projet, une centaine de gendarmes mobilisés
"Ça va chauffer". La tension monte ce jeudi à Vendine (Haute-Garonne) autour du projet clivant d'autoroute A69. De très nombreux gendarmes sont mobilisés de jour comme de nuit depuis mardi pour surveiller la future route devant lier Castres et Toulouse.
Ce projet de 54 kilomètres court sur les nerfs des militants écologistes qui déplorent une destruction d'un espace naturel et de sa biodiversité en faveur d'un développement artificiel. Le sort de centaines de platanes est particulièrement pointé du doigt. L'opération d'abattage est fixée pour vendredi. Mais des militants devraient investir les lieux dès ce jeudi.
Le collectif "La voie est libre" s'était illustré en mars en s'attachant à des machines à Verfeil (Haute-Garonne) pour empêcher le chantier de démarrer. Ils avaient été placés en garde à vue par les gendarmes.
Un "projet anachronique"
Thomas Brail, le fondateur du Groupe national de surveillance des arbres, a décrit le dispositif musclé mis en place ce jeudi par les forces de l'ordre:
"Il est trois heures du matin, on est à Vendine, je vous laisse admirer l'impressionnant dispositif qui est mis en place ici pour abattre ces magnifiques platanes qui n'ont plus que quelques heures à vivre", a-t-il décrit dans une vidéo.
Le militant, qui dénonce un "projet anachronique", a pu constater sur place des hélicoptères en patrouille, des drones ainsi que des ballons éclairants. En l'absence de chiffres officiels, BFMTV a pu noter la présence de quelques dizaines de véhicules et d'une centaine d'hommes.
Un dispositif qui fait craindre des tensions pour ce jeudi, une militante interrogée par BFMTV estimant que "ça va chauffer".
Ces nombreux gyrophares ont surpris certains riverains et élus locaux, comme l'a exprimé Gilbert Hébrard, ancien maire de Vendine et conseiller départemental du canton.
"Je viens d'apprendre que je ne pouvais pas rentrer chez moi", s'étonne-t-il, regrettant l'absence d'arrêté préfectoral pour cette opération.
Ce projet contesté doit, en théorie, permettre de décongestionner le trafic autour des zones urbanisées du bassin toulousain. La mise en service est attendue pour 2025, comme l'a précisé la société Atosca au début du mois d'août.
Ce projet était l'un des axes de développement porté avec force par Élisabeth Borne lors de son mandat de ministre des Transports. Elle louait un projet qui "illustre très bien la situation de certains territoires qui sont en difficulté parce qu'ils n'ont pas une bonne desserte routière".