Human Rights Watch accuse l’Arabie saoudite d’avoir exécuté des centaines de migrant·es à sa frontière
Les accusations sont lourdes et la description des crimes effroyable. Dans un rapport publié le 21 août, l’ONG Human Rights Watch rend l’Arabie saoudite responsable de la mort de centaines de migrant·es éthiopien·nes. Selon l’association, le massacre aurait lieu à la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite, que les migrant·es de l’est de l’Afrique tentent de rejoindre. “Nous parlons d’un minimum de 655 personnes, mais il est probable qu’il s’agisse de milliers”, a tristement compté Nadia Hardman, spécialiste des migrations chez Human Rights Watch, auprès de la BBC. Les témoins de ces scènes atroces “ont décrit des sites qui ressemblent à des champs d’extermination avec des corps éparpillés sur les flancs de collines”, a-t-elle ajouté. Le journal Libération détaille, en se basant sur le rapport, implacable, les corps qui jonchent les ravins. “Certaines personnes sont déchirées en deux”, ont confié des témoins à l’ONG.
Ces meurtres de migrant·es à la frontière saoudienne ne sont pas nouveaux. Les ONG de défense des migrant·es et autres associations en parlent depuis une dizaine d’années. Mais on évoque désormais “une escalade délibérée tant dans la quantité que dans la manière dont ces meurtres sont perpétrés”. Entre mars 2022 et juin 2023, Human Rights Watch estime avoir affaire à des “attaques généralisées et systématiques”. Certains groupes, les plus grands, sont attaqués aux explosifs, tirés depuis les voitures des gardes-frontières saoudiens. Lorsque les groupes de migrant·es (...)