IA, dématérialisation et hologrammes : comment les Français imaginent le travail de bureau dans dix ans
BUREAU - Un robot comme chef d’entreprise ? Une intelligence artificielle pour gérer tous les documents ? Plus de clavier, des collègues en hologrammes ? Selon les résultats du Baromètre Paris Workplace 2023 SFL-Ifop publié ce jeudi 13 novembre, l’accélération technologique et en particulier l’émergence de l’intelligence artificielle fait partie des « révolutions qui vont bouleverser le bureau dans les 10 ans à venir ».
Passer sa journée assis a des risques pour la santé, comment les éviter quand on n’a pas le choix ?
Pour cette enquête, 1 300 salariés franciliens ont été soumis à cette question simple : « À quoi ressemblera le bureau dans 10 ans ? ». Des réponses obtenues se dégagent trois tendances majeures : l’accélération technologique et en particulier l’émergence de l’intelligence artificielle, l’avènement du bureau sur-mesure, « où je veux, quand je veux, comme je veux » et l’impact « réel » de la transition écologique sur le travail au quotidien.
« Quand on demande aux salariés d’anticiper l’avenir du travail, ils l’imaginent bouleversé par l’innovation technologique, un sentiment sans doute inspiré par l’émergence spectaculaire de ChatGPT et autres logiciels d’intelligence artificielle », souligne l’étude.
L’intelligence artificielle pour le meilleur et pour le pire
Ainsi, 55 % des personnes interrogées jugent probable que d’ici dix ans, « l’intelligence artificielle générera tous les documents, afin qu’on n’ait plus qu’à les corriger », 41 % des salariés parient qu’ils « n’utiliseront plus de clavier et commanderont tout à la voix ». Et enfin, 44 % d’entre eux pronostiquent que « dans certaines réunions, les participants apparaîtront en hologramme », chiffre qui grimpe à 62 % parmi les moins de 25 ans.
Mais ces nouvelles technologies ne présagent pas que des bienfaits : à la question « jugez-vous probable que l’IA remplace la majorité des emplois de bureau dans les 10 ans ? », 42 % des personnes sondées répondent par l’affirmative, 53 % chez les moins de 25 ans. Un grand nombre de salariés pronostique que les systèmes de contrôle sur les télétravailleurs vont s’accroître, 36 % pensent même qu’« en télétravail, la caméra devra être allumée en permanence ».
Pour autant, le bureau reste un lieu de sociabilisation perçu comme indispensable. La vie sociale avec les collègues reste la première raison de venir au bureau - premier item cité au total par 48 % des répondants (+ 6 points en 4 ans) devant le fait de « travailler plus efficacement ». C’est particulièrement le cas pour les jeunes qui jugent à 62 % que leurs collègues « sont aussi des amis » (38 % pour les plus de 50 ans). La moitié des salariés jugent même que « le bureau est un lieu de vie, où il est agréable de passer du temps, et pas seulement un lieu de travail » (+ 12 points en 5 ans).
Habiter en province et travailler à Paris, la nouvelle norme ?
Mais ils veulent avoir de la liberté et de la flexibilité. Sans surprise, 79 % des salariés font du travail à distance un critère au moment de choisir un poste. Et dans le même temps, 60 % sont hostiles à l’idée d’être « obligés de télétravailler plusieurs jours par semaine ». 56 % souhaitent que dans 10 ans, les collaborateurs puissent organiser leur temps de travail comme ils le souhaitent - même si seuls 34 % jugent cette hypothèse probable.
Les salariés veulent, dans l’idéal, être libres de télétravailler et libres d’aller au bureau – d’ailleurs, l’idée de la « fin du bureau » existe moins aujourd’hui qu’hier. En 2020, 43 % des salariés estimaient que « dans peu de temps, les entreprises n’auront plus besoin de bureaux ». Cette année, ils n’étaient plus que 34 % à l’estimer probable. Le partage idéal entre travail en présentiel et à distance reste ainsi stable depuis trois ans, avec une légère majorité du temps passé au bureau.
Avec l’installation durable d’un nouvel équilibre bureau-télétravail, les salariés imaginent que le nombre de travailleurs franciliens à s’installer en région va s’envoler, 57 % parient qu’« habiter en Province et travailler à Paris 2 ou 3 jours par semaine deviendra une norme ». Dans ce cadre, 28 % des salariés vont jusqu’à imaginer que les immeubles de bureaux offriront demain « des chambres ou des espaces hôtellerie pour passer une nuit au bureau ».
Passer sa vie au bureau ?
Si on va dans cette direction, 39 % des salariés parient que des bureaux accessibles en permanence, 24h sur 24 et 7 jours sur 7 seront devenus une norme d’ici dix ans. Plus accessible, le lieu de travail sera aussi multi-usage : 44 % des salariés pensent que leurs bureaux intégreront des services médicaux (salles de consultation, rééducation) , mais aussi des services de bien-être (coiffeur, soins, massages), à 40 %, et même des espaces pour accueillir des animaux de compagnies, à 31 %.
En termes d’écologie, si les gestes écoresponsables sont tous en progression depuis trois ans, les salariés n’hésitent pas à imaginer des évolutions radicales : 45 % des salariés (53 % pour les plus hauts revenus) estiment probable que dans dix ans, « les déplacements professionnels en avion soient interdits ou fortement limités ». Ils sont même 62 % à le souhaiter.
Quatre personnes sur dix parient qu’il n’y aura « plus d’eau chaude dans les sanitaires » de leur bureau afin d’économiser l’énergie, et 28 % imaginent « qu’il n’y aura plus de climatisation dans les bureaux ». 21 % des salariés pensent que la viande sera interdite dans les restaurants d’entreprise - 35 % des moins de 25 ans contre 15 % seulement des plus de 50 ans.
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