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Igor et Grichka Bogdanov, une vie en duo

Les célèbres jumeaux ont succombé au Covid après plus d’une semaine en réanimation. Igor et Grichka Bogdanov sont restés unis jusque dans la mort.

La mort, personne n’y croyait. Pas même les Bogdanov. Et pas même la science. Le premier test d’Igor était négatif. Pourtant, en sortant de la pharmacie le 10 décembre, l’aîné des jumeaux se sent fiévreux. Il doit renoncer au dîner prévu le lendemain avec deux de ses trois sœurs. La benjamine, Véronique Bogdanov, est venue de Bordeaux exprès pour lui apporter le livre qu’elle vient d’écrire, « Bienvenue au pays de soi-même ». Sophrologue, elle n’a pu achever cet ouvrage de développement personnel que grâce aux encouragements d’Igor. « Il m’a dit “Génial ! Quelle émotion, un premier livre ! Félicitations !” et il m’a demandé de lui apporter le livre. »

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Véronique n’était pas venue à Paris depuis deux ans, mais, le soir du 11 décembre, Igor est resté chez lui. Grichka est aux abonnés absents. Son téléphone sonne dans le vide. Il est si fatigué qu’il ne parle qu’avec son frère. Leur rapport téléphonique est un sujet récurrent de moqueries pour leurs proches. Les jumeaux étaient en permanence connectés l’un à l’autre. Quand Igor interrompt une conversation, le regard dans le vide, c’est pour répondre à Grichka qui parle dans son oreillette. « Oui, c’est au 124, je t’envoie le code… », dit-il avant de reprendre le fil de la conversation. Pas de bonjour ni d’au revoir, ces discussions sans début ni fin illustrent ce que Grichka appelle l’« étrangeté de la gémellité ». Il y voit aussi l’expression du « spectre autistique » et prétend lui-même avoir été diagnostiqué Asperger. D’aucuns n’y voient qu’une fantaisie d’artiste.

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Le week-end du 11(...)


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