Histoires de femmes infidèles : "Je m’étais habituée à le voir passer devant mes fenêtres"

Blondhaired women looking out of window with back light in her face, Spain.
Histoires de femmes infidèles : "Je m’étais habituée à le voir passer devant mes fenêtres". Photo : Getty Creative.

En mars 2019, le profil de la femme infidèle type était partagé par un site de rencontre spécialisé : 37 ans en moyenne, cadre supérieure, citadine, mariée depuis plus de cinq ans et mère de deux enfants. Différentes études tendent également à montrer que de plus en plus de femmes se tournent vers l'infidélité (elles étaient 31% à déclarer avoir déjà trompé en 2014, et 33% en 2016). Qui sont ces femmes ? Quelles sont leurs motivations ? Comment organisent-elles leurs vies ? Ce sont les questions que nous avons voulu poser à certaines d'entre elles.

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Lucie a 45 ans et elle est en couple depuis vingt ans. Elle a un fils qui est parti s’installer dans une grande ville pour ses études. Depuis le confinement, Lucie a aménagé son emploi du temps pour avoir une journée de télétravail par semaine. Elle a choisi le jeudi, qu’elle considère un peu comme son jour "à elle" : "Je sais que je travaille mais j’ai mes petits rituels. Je me fais un thé, je m’installe face à la fenêtre. Quand je ne suis pas en réunion, je me mets un peu de musique. Ce sont souvent des journées agréables et ça l’est devenu un peu plus quand il a commencé à y avoir des travaux sur la façade de mon immeuble il y a quelques mois."

Pour la plupart des gens, ce genre de nouvelle n’est pas souvent appréciée mais pour Lucie commence une aventure à laquelle elle n’était pas du tout préparée. "Il y a eu un échafaudage juste devant ma fenêtre donc j’ai commencé à avoir beaucoup moins de lumière chez moi. Mais en contrepartie, je voyais passer les ouvriers à quelques mètres de moi. C’était un peu comme dans la pub Coca-Cola, il y en a un qui était super sexy. J’ai commencé à me faire des petits films, rien de bien méchant."

"Il a commencé à me faire des petits signes pour me dire bonjour"

Pendant quelques semaines, Lucie se délecte de la vue de l’ouvrier : "Je ne me suis pas rendue compte que c’était super visible, je me sentais protégée par le fait que j’étais chez moi. Mais en fait, je le matais carrément. Il a commencé à me faire des petits signes pour me dire bonjour et je lui répondais. Un matin, je lui ai proposé un café. J’ai ouvert la fenêtre et on a échangé quelques mots. Je m’étais habituée à le voir passer devant mes fenêtres, c’était comme si je le connaissais déjà ! Et puis il a commencé à me draguer et je n’ai pas su résister."

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Chaque jour, Lucie et l’ouvrier parlent un peu plus : "Un midi, il est même resté avec moi pendant toute sa pause déjeuner. On a mangé chacun de notre côté du mur, en parlant, j’ai trouvé ça super romantique. Il m’a raconté sa vie. J’étais sur un petit nuage. J’ai fini par l’inviter à boire le café chez moi. Une fois, deux fois, et de fil en aiguille, il y a eu rapprochement puis contact. Au début, il m’a juste touché le bras. Et puis, ça a été moi. Il m’a caressé le visage. Et on a pas pu s’empêcher d’aller plus loin. On a fait l’amour assez rapidement, lui et moi n’avons pas oublié qu’on avait du travail et que c’était quelque chose de clandestin. Ça s’est reproduit une poignée de fois jusqu’à la fin des travaux."

"On s'est offert une parenthèse de douceur"

La fin du chantier marque la fin de l'histoire entre Lucie et son amant : "C’était très clair depuis le départ que ça n’avait pas vocation à durer. Et que ce n’était pas une vraie histoire d’amour non plus. C’était mon petit frisson et peut-être le sien aussi. Il a été très respectueux et tendre avec moi. Je n’aurais pas rêvé mieux pour un amant. J’en ai parlé après avec ma meilleure amie qui m’a dit que j’étais dingue, qu’il aurait pu me faire du mal ou me voler des choses. Moi, j’en garde un souvenir très doux. On s’est offert une parenthèse de douceur dans nos quotidiens très différents. J’ai eu l’impression de m’approcher un peu de son univers et lui du mien. Les gens ne se rencontrent plus aujourd’hui, ou on rencontre toujours le même type de personnes. Je ne me serais pas vue avoir une aventure avec un type qui fait le même travail que moi ou que celui de mon mari, un mec qui passe son temps devant son ordi ou à faire des réunions. Mon amant à moi, le seul que j’ai et que j’aurai jamais, c’était un type différent. Quelqu’un à qui je n’aurais pas dû parler du tout et qui a pourtant touché mon cœur."

À part à son amie, Lucie n’en a parlé à personne. "Je me suis rendue compte avec sa réaction que je ne vais avoir que du jugement de la part des personnes en face et je n’ai pas envie de ça. Je ne veux pas qu’on insinue des choses, de ma part comme de la sienne. Personne ne s’est fait de mal et personne n’a profité de l’autre. Ça s’est fini proprement et sans regret. Je ne veux pas que des personnes mal intentionnées viennent gâcher mes souvenirs avec leur jugement. Il n’y a pas de jugement à avoir. J’aime toujours mon mari et je l’aimerai toujours."

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