INFOGRAPHIE. Assemblée nationale: qui sont les groupes parlementaires les plus proches?

Les députés en session à l'Assemblée nationale, le 2 août 2022 à Paris - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP
Les députés en session à l'Assemblée nationale, le 2 août 2022 à Paris - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

Les parlementaires vont prendre des vacances. Après un mois de juillet chargé où les élus ont notamment étudié les textes sur le pouvoir d'achat ou le pass sanitaire, la première session extraordinaire de la XVIème législature s'est achevée ce jeudi.

À l'Assemblée nationale, la recomposition politique a été intense, avec un groupe LFI qui compte désormais 75 députés et l'entrée sans précédent de 89 députés du Rassemblement national.

Des alliances au cas par cas

Depuis leur élection, les députés ont pu voter 184 fois par scrutin public (un vote électronique où les noms des participants sont enregistrés) et des centaines d'autres fois à main levée sur des amendements, ou plus largement sur des articles ou des projets de loi.

L'analyse de ces nombreux votes électroniques permet de tirer les grands enseignements d'un Palais Bourbon très renouvelé, où la coalition présidentielle a été obligée de s'allier plusieurs fois avec des groupes d'opposition pour faire passer ses textes.

Mais qui sont les groupes parlementaires qui s'allient le plus souvent? Découvrez la réponse avec notre infographie ci-dessous, tirées des données de Datan, un outil indépendant qui rend compte de l’activité parlementaire des députés et qui informe sur les pratiques de vote et les positionnements des députés.

• Renaissance, Modem et Horizons: la coalition présidentielle unie

Malgré la fragmentation du Parlement et la complexité de la majorité relative, le groupe Renaissance (ex-LaREM) peut compter sur les soutiens infaillibles de deux groupes parlementaires: le Modem et Horizons.

Le mouvement dirigé par Édouard Philippe a cependant fait entendre sa différence sur un amendement autour de la compensation de la hausse du RSA pour les départements. Son taux de proximité avec Renaissance n'est donc "que" de 98%.

• Les Républicains: les "opposants" les plus proches du camp présidentiel

Lorsque les votes sont parfois serrés, la majorité présidentielle peut s'appuyer sur Les Républicains. Le parti de droite vote en effet trois fois sur quatre comme Renaissance lors des scrutins publics. Ce rapprochement a été critiqué de nombreuses fois par les autres groupes d'opposition, à gauche comme à l'extrême-droite.

"C'est la mort des Républicains comme parti d'opposition", s'est ainsi emporté le député RN Sébastien Chenu lors des débats sur le projet de loi de finances rectificative, après un accord de circonstances entre LR et Renaissance.

• Le Rassemblement national vote avec tous les groupes

Le groupe d'extrême-droite ne semble pas spécifiquement proche d'un groupe en particulier, même si leur taux de proximité de vote est de 50% avec Les Républicains. Les députés RN ont aussi voté comme ceux de la majorité présidentielle dans 31% des cas, et avec les élus de la Nupes dans 36% des cas.

Le RN peut donc être une force d'appoint à la gauche quand il s'agit de s'opposer aux mesures de l'exécutif (comme lors des débats sur le pass sanitaire, notamment). Mais aussi un allié du gouvernement sur les questions de pouvoir d'achat (le groupe a voté le texte et s'est opposé comme Renaissance aux propositions de la Nupes, comme l'augmentation du SMIC).

• LFI, PCF, EELV et PS plus grands opposants

Depuis les législatives, les principaux groupes de gauche réunis sous l'étiquette Nupes ont dans la quasi-totalité des scrutins publics été en désaccord avec la majorité présidentielle. Ainsi, dans seulement 16% des cas, les élus insoumis et communistes (GDR) ont voté comme Renaissance. Ce fut notamment le cas lors du vote de la déconjugalisation de l'AAH.

De leur côté, les députés socialistes sont ceux qui votent le plus en accord avec la majorité, soit dans 23% des 184 scrutins publics, légèrement plus que les écologistes (21%). À noter que les groupes de gauche votent très souvent ensemble, même si les socialistes se sont parfois abstenus sur des mesures budgétaires.

Article original publié sur BFMTV.com