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Insectes, mycoprotéines ou végétalien, meilleurs régimes pour le climat

Différentes recettes et plats végétariens. Ce régime alimentaire permettrait de diminuer de plus de 80% l'impact environnemental de nos assiettes. (Photo: luchezar via Getty Images)

Un régime végétal ou basé sur des aliments nouveaux ou futurs (NFF) réduirait de 80% l'impact environnemental de nos assiettes. Alors êtes-vous prêts à changer ?

ALIMENTATION - L’alimentation joue un rôle important dans l’empreinte écologique des consommateurs. Elle représentait en 2019 jusqu’à 24 % de l’empreinte carbone des ménages français d’après l’Ademe (Agence de la transition écologique). Pour tenter de diminuer cet impact, de nombreuses études démontrent que végétaliser son alimentation est l’une des solutions les plus efficaces.

L’une d’elles est toute récente et a été publiée dans Nature Food le 25 avril. Les chercheurs se sont penchés sur les régimes basés sur les végétaux (végétariens et végans) et sur les nouveaux aliments (ou novel food). Ce terme désigne tout produit alimentaire nouveau pour l’humain, et par exemple le lait de culture, la farine d’insecte ou bien les mycoprotéines (protéines issues de champignons).

Les scientifiques ont montré qu’en comparaison d’un régime omnivore classique, ceux végétalisés ou composés de “novels foods” seraient bénéfiques pour lutter contre le dérèglement climatique. Ils permettraient de réduire le potentiel de réchauffement climatique, d’utilisation de l’eau et des terres de plus de 80 %.

Une alimentation au faible impact environnemental

Pour réaliser cette étude, les auteurs s’appuient sur les données de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Ils ont ensuite sélectionné 124 aliments, et les ont analysés par le prisme de trois indicateurs provenant d’Agribalyse, une base de données d’analyse du cycle de vie (ACV) : l’utilisation des terres, l’utilisation de l’eau et le potentiel de réchauffement global.

Les chercheurs ont alors constaté qu’un changement vers un régime végétalien (vegan diet dans le tableau ci-dessous) ou bien basé sur les nouveaux aliments (NFF dans le tableau ci-dessous) permettait de réduire de plus de 80% l’impact environnemental, tout en étant nutritionnellement viable.

Comparaison des impacts environnementaux des régimes alimentaires européens actuels, végétaliens et basés sur des aliments nouveaux ou futurs (NFF). (Photo: Asaf Tzachor/Nature)
Comparaison des impacts environnementaux des régimes alimentaires européens actuels, végétaliens et basés sur des aliments nouveaux ou futurs (NFF). (Photo: Asaf Tzachor/Nature)

Plutôt végétalien ou entomophage ?

Les deux régimes mis en avant par les chercheurs sont loin d’êtres majoritaires dans notre culture occidentale, et un changement d’alimentation risque d’être ardu, du fait de l’ancrage des traditions alimentaires. À l’échelle mondiale la donne est un peu différente. Par exemple, l’entomophagie (le fait pour l’homme de manger des insectes) n’est pas une pratique rare.

Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), elle concerne plus de deux milliards de personnes dans le monde. C’est notamment le cas en Asie, en Afrique et en Amérique latine, où les insectes sont aux menus de nombreux plats.

L’alimentation végétale (végétarien ou végétalien) n’est pas en reste, alors qu’il est estimé d’après des chercheurs qu’elle réunit environ un milliard et demi de personnes. Il y a néanmoins une nuance importante à prendre en compte, c’est que la grande majorité des individus suivant un régime végétal le sont par nécessité (n’ayant pas les moyens de consommer de la viande par exemple). À l’inverse, seul 1% de la population mondiale (soit environ 75 millions) a choisi de basculer vers un régime végétal.

L’importance de la qualité des aliments

L’impact environnemental serait donc très positif, il ne faut pas non plus oublier la question de la santé. Si les chercheurs expliquent que ces régimes apportent les nutriments nécessaires à l’humain, et qu’une végétalisation de l’alimentation a de nombreux bienfaits, certains produits comme la viande de soja ou les mycoprotéines sont ultra-transformés, donc pas très sains.

Car ils sont produits avec des procédés industriels (utilisation d’additifs par exemple), cela entraine une remise en question de leurs bienfaits pour la santé.

“Il faut faire la distinction entre l’alimentation végétale saine et celle moins favorable à la santé, qui va notamment accorder une part trop importante à des produits dits ultra-transformés, ou d’autres produits dont la qualité nutritionnelle peut s’apparenter à ce qu’on appelle parfois de la “malbouffe”, met ainsi en garde Benjamin Allès, épidémiologiste à l’EREN (l’Équipe de Recherche en Épidémiologie nutritionnelle) et membre de l’étude NutriNetSanté.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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