Interdiction d’un festival de métal néonazi dans l’est de la France

©Alfonso Jimenez/Shutterstock/SIPA

Ce n’est pas la première fois que ce genre de festival est organisé dans le Grand-Est. Cette fois il ne devrait pas avoir lieu. Prévu initialement le samedi 25 février près de Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), le festival de black metal « Night for the Blood » a été annulé pour une simple et bonne raison : il s’agit d’un événement néonazi.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé à six préfets de l'est de la France d'interdire un festival de black metal néonazi, qui devait se tenir dans un lieu tenu secret, a-t-on appris mercredi 22 février auprès du ministère.

Lieu inconnu

Selon une affiche en caractères gothiques publiée en ligne, quatre groupes de « black metal » d'inspiration néonazie doivent se produire « dans l'est de la France ». Le lieu exact n'est pas précisé, et les réservations se font en adressant un courriel aux organisateurs.

Selon « Mediapart », qui a repéré l'affiche, les personnes ayant réservé reçoivent par retour de courriel un message expliquant que le lieu exact de la soirée sera annoncé quelques heures seulement à l'avance. Le message précise que le paiement (20 euros) se fait en ligne.

D'après le site d'information, le festival, « Night for the blood » (Nuit pour le sang) aurait lieu dans un rayon de 20 km autour d'Épinal, préfecture du département des Vosges. D'autres sources ont fait état d'un rayon de 50 km autour de Saint-Dié, autre commune des Vosges.

D'après le ministère de l'Intérieur, M. Darmanin a demandé aux six préfets potentiellement concernés (Vosges, Haut-Rhin, Bas-Rhin, Haute-Saône, Moselle et Meurthe-et-Moselle), d'interdire ce rassemblement, et a mis à disposition « les moyens nécessaires » pour faire respecter l'interdiction.

Vérification des salles communales

Interrogé, le maire d'Épinal Patrick Nardin (DVD), a déclaré mardi 21 février être « en train de vérifier toutes les locations de salles ». « On a briefé la police municipale. On est sur nos gardes », a-t-il déclaré.

Interrogée par France 3 Grand Est, Maître Annie Levi-Cyferman, avocate du barreau de Nancy (Meurthe-et-Moselle), a apporté des précisons : « si l'événement a bien lieu, malgré son interdiction, les organisateurs pourront également être poursuivis pour incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination dans un lieu public. S’il s’agit d’un lieu privé, il faudra prouver qu’il s’agit là d’un événement public, puisque des personnes non invitées peuvent s'inscrire par mail ».

L’est de la France, terrain prisé des festivals néonazis

Face aux restrictions en vigueur en Allemagne contre la mouvance néonazie, il n'est pas rare que des nostalgiques du IIIe Reich dans ce pays choisissent l'est de la France pour des rassemblements, organisés sur des terrains privés ou bien dans des salles communales, sous de faux prétextes.

L’année dernière, soixante personnes s’étaient rendues à Sainte-Croix-aux-Mines (Haut-Rhin) pour un événement similaire. En 2019, l’anniversaire d’Adolf Hitler avait célébré à Sexey-aux-Forges (Meurthe-et-Moselle).

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