Interdiction de l'écriture inclusive : Pierre, dyslexique, dénonce une "volonté de masquer le sexisme en nous utilisant"
"Iel", "tous·tes", "auteur·ices"... Les jours du point médian pourraient bien être comptés : les sénateur·ices ont voté lundi 30 octobre une proposition de loi de la droite visant à interdire l'écriture inclusive dans tous les documents administratifs, contrats de travail, règlements intérieurs d'entreprise, … Le jour même, Emmanuel Macron appelait à ne pas "céder aux airs du temps" lors de son inauguration de la Cité internationale de la langue française, dans une attaque à peine masquée à l'écriture inclusive : "Dans cette langue, le masculin fait le neutre, on n'a pas besoin d'ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre lisible". Un argument régulièrement utilisé pour justifier cette interdiction consiste à dire que cela compliquerait davantage l'apprentissage des personnes dyslexiques. C'est ce qu'a par exemple avancé l'Académie française en 2021.
Pierre Friedmann, 19 ans, étudiant en science politique à l'Université Paris 8 et militant à Génération.s est dyslexique, comme toute sa famille d'ailleurs. Il s'oppose à l'idée selon laquelle l'écriture inclusive serait un problème pour les personnes dyslexiques, et surtout, dénonce un opportunisme politique. Nous l'avons interrogé pour NÉON.
NEON : Comment se caractérise ta dyslexie ?
Pierre Friedmann : Ça va passer par de la fatigue pendant la lecture par exemple. Quand je lis un passage, je vais devoir le relire plusieurs fois pour comprendre son sens, parce que je vais confondre le sens (...)
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