En Iran, le nouvel an perse fêté au cri de « mort au dictateur »

Des jeunes fêtent le dernier mercredi avant le nouvel an perse, le 14 mars 2023 en Iran.
Des jeunes fêtent le dernier mercredi avant le nouvel an perse, le 14 mars 2023 en Iran.

INTERNATIONAL - Six mois après la mort de la jeune Mahsa Amini, décédée après une interpellation pour port du voile inapproprié, la colère n’est pas retombée en Iran. Et c’est avec des slogans anti-gouvernement que les Iraniens ont fêté, ce mardi 21 mars à 00 h 54 le passage à la nouvelle année perse appelé « Norouz ».

Comme vous pouvez le voir dans les vidéos ci-dessous publiées sur les réseaux sociaux, le passage à l’année 1402 du calendrier persan a ravivé la contestation qui perd en intensité depuis quelques semaines. « Mort au dictateur », crient par exemple des Iraniens pendant qu’un feu d’artifice est tiré dans la capitale, dans une vidéo partagée par le compte Lettres de Téhéran.

D’autres vidéos ont été relayées par l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), un groupe d’opposition. Les slogans « mort à Khamenei », « c’est l’année où Khamenei [le guide suprême, ndlr] est renversé » ou encore « nous tiendrons jusqu’à la fin » résonnent dans la rue ou entre les immeubles de tout le pays, de Téhéran à Mashhad.

Sur ces images, les visages ne sont pas visibles et sont floutés pour éviter la répression qui s’abat sans répit sur les manifestants. Ils sont déjà des milliers, au moins 19 000 selon l’ONG Hrana, à avoir été arrêtés pour s’être opposés au pouvoir en participant à des rassemblements ou en dansant. Plusieurs ont été exécutés.

Dans ce contexte, d’autres Iraniens plus pessimistes sur la situation ont décidé de ne pas fêter le nouvel an. C’est le cas d’Akram, retraitée de 68 ans interrogée par le journal émirati The National : « On a perdu tellement de jeunes âmes pendant les manifestations cette année. (...) Avant, on comptait les jours avant le printemps. Mais on ne voit plus nos jeunes grandir et progresser dans la société, il n’y a rien à attendre » de la nouvelle année.

À voir également sur Le Huffpost :

Benjamin Brière acquitté mais toujours prisonnier en Iran, sa famille dénonce une situation « ubuesque »

En Iran, dans l’affaire des écolières intoxiquées, de premières arrestations annoncées