Issey Miyake, la mort d’un grand maître

S’il fallait résumer l’esprit japonais, ce grand couturier en serait l’illustration parfaite. Discret, peu loquace, respectueux des règles de la transmission, il appréhendait la mode comme un art : inventer, s’engager, contester. Avec sa consoeur Rei Kawakubo , née en 1942, créatrice de Comme des garçons - , il a révolutionné la silhouette féminine. Contestant la joliesse élancée aux courbes symétriques et sexys, il a imposé une sobriété épurée mais construite, et surtout confortable. On l’a beaucoup dit de nombreux stylistes japonais, mais la source de cette audace, ce sont eux. Kawakubo a inventé la dissymétrie et les faux volumes, Miyake a cultivé l’art de la sculpture plissée.

Des vêtements origami

Inspiré des origami japonais, il commencé par libérer le corps des courbures, coutures, lignes nervurées. S’il a travaillé brièvement pour Givenchy et Guy Laroche dont les critères esthétiques n’étaient pas son genre, il s’est plutôt fondé sur le design et les Beaux Arts qu’il avait étudié à Tokyo. Au fil de ses voyages, il a noué des amitiés avec des artistes, Ron Arad, Jasper Morrison, des ex-membres du mouvement Bauhaus, plutôt qu’avec des stylistes. D’ailleurs sa fondation a un superbe musée du design à Tokyo, construit en 2007 par l’architecte célèbre Tadao Ando et qui élargit le propos à toute la création individuelle et collective dans son...


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