"J'accuse l'homme, j'emmerde l'artiste." On a suivi les collages du collectif Tapis Rouge Colère Noire

NEON

Rendez-vous à quatre heures du matin, en plein cœur du quartier latin de Paris. Face à nous, le Panthéon. À cette heure, c'est encore le samedi soir pour la dizaine de jeunes massés autour d'une enceinte dont la musique résonne sur les pierres du monument. C'est déjà le dimanche matin pour les quatre membres du collectif Tapis Rouge Colère Noire, beaucoup plus discrets. Ce collectif regroupe des cinéastes et technicien‧nes et proteste contre les violences morales, sexistes et sexuelles au sein de l'industrie du cinéma. Ils et elles entendent protester contre "les sélections honteuses" de Luc Besson, Roman Polanski et Woody Allen par les festivals de Deauville et de la Mostra de Venise. Trois hommes qui cumulent 17 accusations d'agressions sexuelles, harcèlement ou de viols, comme le souligne le premier collage de la nuit.

Car c'est par des collages que le collectif entend protester, dans la lignée des colleureuses. "Notre lutte s'inscrit dans un combat plus grand : celui contre le patriarcat", détaille le communiqué de Tapis Rouge Colère Noire, qui ne s'exprime qu'à travers la parole collective. Ce dimanche, les quatre colleureuses à nos côtés ne sont pas les seul‧es à se lever tôt. Pendant que le quatuor quadrille le quartier latin aux nombreuses salles de cinéma, deux autres groupes s'affairent dans le nord de Paris. Le collectif est également présent au plus près des festivals, à Deauville et Venise, dont les murs s'ornent de collages. En Italie, le collectif a pu compter sur (...)

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