"J'ai toujours été fédérateur": Francky Vincent revient sur sa nomination à l'ordre des Arts et des Lettres

La consécration de la chanson grivoise. Francky Vincent, roi du "zouk coquin" connu pour ses tubes Vas-y Francky ou Alice ça glisse, a été promu fin novembre au rang de Chevalier des Arts et des Lettres. Une distinction qui ravit le chanteur guadeloupéen de 66 ans, comme il le confie ce mardi sur le plateau de BFMTV.

L'interprète de Tu veux mon zizi s'est ainsi dit "agréablement surpris". Et de rappeler que derrière ces morceaux qui prêtent à sourire, il y a du travail:

"Je suis auteur, j'écris mes chansons, je suis compositeur, je suis musicien dans l'âme, et j'ai une carrière de 48 ans. Près de 200 titres à la Sacem, 3 millions de disques vendus."

"On m'écoute de 7 à 77 ans", ajoute-t-il. "J'ai toujours été fédérateur (...) Je pense que beaucoup de personnes m'apprécient: après deux verres, ça change les données! Tout le monde est désinhibé et à ce moment-là, on adhère à Francky Vincent!".

"Il faut maintenir cet esprit de décalage"

Un constat que partage Christophe Barbier, présent en plateau, qui estime qu'"on a raison de ne pas mépriser cette culture populaire":

"Il faut maintenir cet esprit de décalage. Il ne s'agit pas d'en faire une valeur, (Francky Vincent) n'est pas candidat à l'Académie française, il ne veut pas être enseigné dans les écoles. C'est de la culture populaire qui doit aussi parfois se moquer des pruderies, des interdits, des tabous."

Et de dresser un parallèle avec Pierre Perret, Commandeur des Arts et des Lettres, qui s'est lui aussi parfois adonné à la chanson paillarde: "Sur une autre base linguistique, l'argot, lui aussi est allé chercher très loin. On retrouvait aussi du zizi chez Pierre Perret."

Véhiculer "la joie de vivre"

Francky Vincent, qui a reçu en plateau les félicitations de Roselyne Bachelot, évoque une œuvre remplie "d'humour et d'auto-dérision" et assume son ambition de "cultiver la joie de vivre au quotidien": "Je la véhicule. C'est pour ça que je chante ces chansons-là. Quand on entend mes chansons, on a envie de mordre la vie à pleines dents et de profiter de chaque seconde sur cette planète."

Et qu'importe si "les élites" boudent son œuvre, incontestablement populaire: "Les élites aiment bien la chose, elles ne crachent pas dessus. Il y a une folle hypocrisie!".

"Je contribue au rayonnement de la Guadeloupe à travers le monde en chantant des chansons en dessous de la ceinture", résume-t-il. "C'est ça qui perturbe tout le monde. Mais en fin de compte, les gens ont une profonde reconnaissance pour ma carrière. (...) Quand je vais sur les réseaux sociaux et que je regarde les commentaires, je vois que les gens sont super free dès qu'il s'agit de me faire des compliments et de m'encenser."

Enfin, interrogé sur l'utilisation de ses titres dans certains meetings du Rassemblement national, il déclare: "Je ne savais pas. Les chansons appartiennent à tout le monde, on ne va pas s'arrêter aux partis politiques, aux idées des gens (...) On ne peut pas lutter."

Francky Vincent fait partie d'une promotion de 450 personnalités - parmi lesquelles figurent le rappeur Orelsan ou l'humoriste Régis Laspalès - "qui se sont distinguées par leurs créations dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution au rayonnement qu'elles ont apportée au rayonnement des Arts et des Lettres en France et dans le monde", précise sur son site le ministère de la Culture.

Article original publié sur BFMTV.com