Januhairy : elle veut réconcilier les femmes avec leurs poils

Laura Jackson est une britannique de 21 ans qui étudie le théâtre à Exeter. Pour inciter les femmes à assumer leurs poils et lutter contre le diktat social de l’épilation, elle les encourage à ne pas s’épiler pendant tous le mois de janvier.

Les posts sont sponsorisés pour permettre de collecter 1000 Livres Sterling, une somme qui sera reversée au profit de Body Gossip, une association anglaise qui milite pour l’acceptation de son corps.

C’est en mai 2018, lors d’une préparation scénique pour son diplôme d’art dramatique qu’elle décide de se laisser pousser les poils. Un geste libérateur qui lui a permis d’ouvrir les yeux sur le tabou du poil et sur la pression sociale autour de la question de la pilosité, considérée comme sale.

Après le dry january (le challenge zéro alcool pendant un mois né aussi en Angleterre), voici le januhairy, un défi qui invite les femmes à laisser tomber rasoir, cire et épilateur pendant 31 jours.

Avoir un corps épilé est une injonction qui perdure depuis des siècles. Il n’y a qu’à se rendre dans les musées pour s’apercevoir que la plupart des représentations du corps féminin sont dénuées de poils.

Sur son compte Instagram, elle affirme s’être sentie plus « libérée » et plus « confiante » après quelques semaines sans se raser.
Elle évoque aussi l’incompréhension de son entourage lorsqu’elle décide de se laisser pousser ses poils.

En mai 2017, Pamela Dupont une jeune comédienne québecoise lance le mouvement «MaiPoils » pour encourager femmes et hommes à laisser tomber leurs rasoirs et la cire pendant un mois entier, pour lutter contre les idées reçues autour du poil : saleté, maladies, manque d’hygiène, etc.

Laura Jackson est même taxée de « paresseuse » par sa mère lorsqu’elle décide de ne plus se raser ! Elle réalise à ce moment là que le chemin à parcourir pour apprendre à accepter son corps tel qu’il est, est encore long.

En quelques jours, près de 6000 personnes se sont abonnées au hashtag #janu_hairy et n’hésitent pas à poster des selfies tous poils dehors ! Dans un long post Laura Jackson raconte qu’au fil des semaines, elle a commencé à aimer « ses poils au naturel » et s’être sentie libérée de la sensation d’inconfort associée à la séance de rasage.

L’hirsutisme est une maladie provoquée par un dérèglement hormonal et qui entraîne une forte densité pilaire dans des zones inattendues du corps telles que : menton, cou, fesses et même le nombril. Une maladie entourée de honte et associée à un phénomène de foire.

Les femmes atteintes d’hirsutisme ne franchissent pas la porte d’un institut, parce qu’elles vivent mal leur pilosité. Cette maladie cachée est souvent à l’origine de dépression et d’isolement.

À l’instar de Miley Cirus, Jemima Kirke, Alicia Keys ou encore Julia Roberts, elles sont nombreuses à s’afficher au naturel et à assumer fièrement leur pilosité, que ce soit sur scène ou sur le tapis rouge.

En France, 92 % des femmes s’épilent (rasoir, cire, épilateur électrique). Body Minute, la fameuse chaîne d’institut de beauté qui propose des épilations sans rendez-vous, avance le chiffre de 4 millions de passages en caisse par an sur son site. Un marché juteux qui a encore de beaux jours devant lui!

Des estimations impressionnantes qui méritent réflexion ! 85 % d’entre elles s’épilent régulièrement le visage, le maillot, les aisselles et les jambes.

Avec son célèbre mono sourcil, l’artiste mexicaine brave les diktats de la beauté en refusant de se plier aux normes et aux stéréotypes de l’époque. À travers ses nombreux engagements politiques, elle est aujourd’hui reconnue comme une icône féministe qui a marqué le XXème siècle.