Jean-Pierre Rives : confessions d’un monument du rugby
Nous sommes ici chez vous, Jean-Pierre, au milieu de toiles, d’esquisses, de sculptures… Une maison-atelier où l’on peine à trouver des traces de rugby. Quelle place tient-il aujourd'hui dans votre vie ?
Le rugby, c'est ma vie parce c'est là où j'ai grandi, moi le petit garçon un peu timide à qui on a donné un ballon. C'est ma famille et ça le restera jusqu'à la fin. Je regarde avec beaucoup d'amour tous ces matchs et surtout ceux à venir, qui sont très importants.
C'est un jeu qui a beaucoup évolué…
Le jeu, certainement, mais le plus intéressant, c'est ce qu’il génère comme créations et comme personnages. Les joueurs sont des garçons formidables, c'est tout ce qu'on demande. Qu'ils jouent avec les mains, les pieds, que les règles changent, ce n'est pas très important. C'est l'idée qu'on s'en fait qui l’est.
Quand on cherche « Jean-Pierre Rives » sur Internet, on tombe immanquablement sur cette photo de 1983 face aux Gallois avec votre maillot blanc maculé de sang. Elle fige justement une idée du rugby et du personnage intrépide que vous incarniez. Un peu comme une œuvre d'art. Cela vous convient-il ?
Je ne sais pas... (soupir). Je préférerais qu'on me voie en train de taper un drop, ce que je n'ai jamais fait. Il y a beaucoup de sang sur cette photo, mais c'est surtout le sang de Serge Blanco. J'étais parti pour plaquer un Gallois et je l'avais loupé. J'ai pris Serge en plein dans le nez avec ma tête. Il m'a couvert de sang et on croyait que c'était le mien, alors...