« Ce jour-là, j'ai perdu ma mère », au procès du Rio-Paris les témoignages poignants des familles
Les orphelins et proches des victimes se sont succédé à la barre pour le dernier jour de déposition des parties civiles. Depuis le 10 octobre, Airbus et Air France sont jugés pour homicides involontaires. Le procès doit s'achever le 8 décembre.
Pas 228 victimes, « mais beaucoup plus ». Pendant cinq demi-journées au procès du Rio-Paris, des familles des passagers et membres d'équipage morts dans le crash de 2009 ont fait revivre leurs disparus, racontant aussi les dégâts irrémédiables sur leurs propres vies.
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L'audience de mercredi 30 novembre a marqué la fin des témoignages des parties civiles qui ont « redonné de l'humain à ce procès », a estimé Philippe Linguet, vice-président de l'association Entraide et Solidarité AF447, en les remerciant à la barre.
« Flashbacks »
Parfois avec une photo, souvent avec un texte préparé sur une feuille, ils ont relaté la vie de leurs proches, laissant pour beaucoup éclater leur colère et décrivant les ravages psychologiques et professionnels vécus depuis plus de treize ans.
« Je me souviendrai toujours de ce 1er juin 2009 », a déclaré mercredi Lucas, qui en a parfois « des flashbacks ». « Ce jour-là, j'ai perdu ma mère, la seule que j'aurais pu avoir de toute ma vie. J'ai de la chance, il me reste encore mon père », a poursuivi d'une voix forte et embuée ce jeune homme de 19 ans, étudiant dans une grande école de commerce.
« Cette catastrophe a changé ma vie », a-t-il estimé, racontant la « solitude » de son enfance, le sentiment d'être « différent », celui de vivre encore aujourd'hui un deuil « que personne ne peut comprendre » et qui « ne sera jamais achevé »....
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