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« Judas and the Black Messiah », un traitre chez les Black Panthers

Avec cinq nominations aux Oscars, l'histoire vraie de William O'Neal, traître infiltré chez les Black Panthers, se révèle un petit film noir, indécis mais captivant.

C'est une histoire qu'il faut commencer par la fin. Le 4 décembre 1969, à Chicago, le militant des Black Panthers Fred Hampton était assassiné dans son sommeil lors d'une descente du FBI à son domicile. Alors que déferle sur Hollywood une vague de films didactiques sur l'histoire de la communauté afro-américaine, « Judas and the Black Messiah », de Shaka King, s'annonçait comme le chapitre manquant de l'épisode brûlant des Black Panthers. De fait, l'acteur Daniel Kaluuya, oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation de Fred Hampton, incarne bien le « messie », le héros charismatique de la cause noire, sacrifié par l'affreux patron raciste du FBI, le « pig » en chef J. Edgar Hoover. Mais le film est un peu plus tortueux que cela. Car le héros de « Judas and the Black Messiah », ce n'est pas seulement lui, le révolutionnaire marxiste qui sert des petits déjeuners gratuits aux enfants du ghetto, mais c'est également Judas, son faux ami et traître William O'Neal, personnage lui aussi historique et interprété avec tout autant de talent par Lakeith Stanfield (génial dans la série « Atlanta »).       

Alternant regards torves et manifestations outrancières d'adhésion à la cause, il a su trouver la juste démesure de ce personnage pitoyable : un petit voyou sans morale, enrôlé de force par le FBI et peu à peu rattrapé par sa conscience. Dans cette histoire biblique, les enjeux politiques sont présents, mais juste...

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