Judith Magre dans le JDD : « MeToo et compagnie m'ennuient profondément »

RAYMOND DELALANDE/SIPA

Faut-il encore présenter Judith Magre ? C’est bien simple : elle a tout joué ! Des tragédies de Corneille aux vaudevilles de Barillet et Grédy en passant par Anouilh, Sartre et Duras, la grande dame du théâtre a brillé dans tous les genres. Judith Magre nous confie son refus de l’idéologie, ses nuits d’amitié avec Aragon, Roger Nimier et Marcel Aymé, ses visites chez Céline.

Pour votre retour au Théâtre de Poche-Montparnasse, vous avez choisi de lire Sylvain Tesson dans une mise en scène de Thierry Harcourt. Inspirée par l’auteur de Berezina et de La Panthère des neiges, allez-vous démarrer une carrière d’aventurière à 96 ans ?

Oh, je ne suis vraiment pas ce qu’on appelle une aventurière. Dans ma jeunesse, j’ai certainement eu quelques audaces que toutes les filles de 16 ans n’ont pas... mais c’est ma sœur qui parcourait le monde. À pied, à cheval, à vélo, à moto, en camion ! Moi, j’ai voyagé normalement pour mon travail, pour mon plaisir et pour mes amours, mais je ne suis jamais partie seule à l’aventure.

Certes, mais vous écumez le monde par procuration en lisant les nouvelles de Sylvain Tesson piochées dans son recueil S’abandonner à vivre (Gallimard, 2014). Comment avez-vous découvert cet auteur à succès ?

Je joue régulièrement au Théâtre de Poche-Montparnasse dont les Tesson sont propriétaires. Dernièrement, j’y interprétais une pièce de Christopher Hampton sur la secrétaire de Goebbels, Une Vie allemande, qui a très ...


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