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Kathy Acker, pirate des lettres, coup de coeur de Virginie Despentes

Virginie Despentes recommande avec flamme de lire Kathy Acker, poétesse féministe, pirate des lettres, mal peignée et mal élevée.

Cheveux ras, tatouages, réputation sulfureuse, atteinte aux bonnes mœurs, motos, Manhattan mal famée des années 1970, affiliation artistique avec les plumes les plus libres du XXe siècle, de Jean Genet à William S. Burroughs : Kathy Acker, morte en 1997 à Tijuana (quand cette municipalité du nord du Mexique était connue pour être « la ville la plus violente du monde » !), impressionne, intrigue, fascine, ou fait carrément peur. Ça, c’est pour l’emballage. Puis il y a les textes que la valeureuse éditrice Laurence Viallet rend disponibles en France depuis plusieurs années. Le style, la typo, le vocabulaire, les dessins, la forme et le fond grattent, déroutent, amusent. « Sang et Stupre au lycée », c’est l’enfance de Janey. Pas de mère, père abusif, fuite à New York, grand voyage à Tanger… On enchaîne les images d’Épinal, qui n’en étaient pas encore au moment de la sortie du livre, en 1984. C’est à la fois explicite et sibyllin, ça exige une bonne dose d’abandon, tout en convoquant en sous-main une armada de références (contre)culturelles… Et tout à coup, au détour d’une étrangeté fanfaronnante, ça prend aux tripes. « Je ne veux pas être une esclave, je ne veux pas être une putain, je ne veux pas être seule et sans amour pour le restant de ma longue vie », écrit Kathy, la reine du cœur Acker.

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©Presse

« SANG ET STUPRE AU LYCÉE », de Kathy Acker, traduit de...

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