L’édito de ELLE : Au nom de Simone Veil

Dorothée Werner, grand reporter à ELLE, revient sur la décision de la Cour suprême des États-Unis de révoquer le droit à l’avortement.

24 JUIN 2022, jour de deuil international pour la liberté des femmes. Des centaines de milliers d’Américaines vont se voir interdites d’avortement, quelles que soient les conditions de leur grossesse. Ces femmes seront privées du droit qu’avaient obtenu leurs mères et leurs grands-mères à disposer librement de leur corps. C’est une régression historique dramatique. L’ampleur des réactions à travers le monde depuis l’annonce est à la hauteur de ce scandale. Bien sûr, les femmes les plus éduquées et fortunées trouveront le moyen de partir avorter ailleurs. Mais les autres? Quid des plus jeunes, des plus fragiles, des plus précaires?

À lire >> États-Unis : 6 questions sur le droit à l’avortement et sa remise en cause par la Cour suprême

Comment ne pas avoir une pensée pour Simone Veil ? Droite et digne devant l’Assemblée nationale en 1974, elle avait bataillé et obtenu la loi légalisant l’IVG dont nous bénéficions aujourd’hui encore. Parce qu’elle était ministre de la Santé, elle savait parfaitement ce que font mine d’oublier, dans leur immense et coupable hypocrisie, un certain nombre de politiques américains anti-IVG : interdire l’avortement n’a jamais empêché une seule femme d’avorter. À l’époque, au moins 300 000 avortements clandestins avaient lieu chaque année et 300 Françaises mouraient de leurs conséquences. Combien de victimes le retour inévitable de cette pratique d’un autre âge va-t-elle faire...

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