« L’avion propulsé à 100 % par du carburant alternatif est atteignable en moins de cinq ans »

Le pari : passer d'une aviation mondiale émettant annuellement 900 millions de tonnes de CO2 avant la crise du Covid-19 à une aviation décarbonée, grâce, notamment, au recours à l'hydrogène.
Le pari : passer d'une aviation mondiale émettant annuellement 900 millions de tonnes de CO2 avant la crise du Covid-19 à une aviation décarbonée, grâce, notamment, au recours à l'hydrogène.

Le dernier palmarès des déposants de brevets de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI) a mis pour la première fois le groupe Safran à la première place. Le motoriste aéronautique a ainsi détrôné le géant automobile Stellantis, à deux brevets près (1 037 côté Safran, 1 035 côté Stellantis) au titre de l'année 2021. Le Point s'est entretenu avec Éric Dalbiès, le directeur de l'innovation de ce champion méconnu du grand public, qui équipe en moteurs les avions d'Airbus et de Boeing. Son objectif ? Développer des produits qui rendront les avions de demain 30 % moins émetteurs en CO2 que ceux d'aujourd'hui.

Le Point : Safran est désormais le premier déposant de brevets en France. Quelles sont vos priorités ?

Éric Dalbiès : Cette première place est le résultat de nos dépôts de brevets de la période allant de juillet 2019 à juin 2020. Il démontre la constance de notre politique d'innovation et de protection de la propriété intellectuelle. Bien sûr, nous sommes fiers d'être au premier rang, mais le plus important à mes yeux, c'est notre présence dans le top 3 depuis déjà dix ans. Cette année, nous sommes également le premier français et le 33e déposant mondial, tous secteurs confondus, selon le dernier classement de l'Office européen des brevets. Et notre activité inventive porte en particulier sur les technologies pour décarboner l'aviation.

En matière de brevets, vous parlez de « recherche et technologie » (R&T) plutôt que de R&D. Pourquoi ?

Dans [...] Lire la suite