La vérité sur ces aliments "bons" et "mauvais" pour la libido

Existe-t-il des aliments bons ou mauvais pour la sexualité ?
Existe-t-il des aliments bons ou mauvais pour la sexualité ?

Existe-t-il réellement des aliments capables de nuire au désir sexuel ? Entre les croyances qui poussent à consommer du cacao ou du gingembre en espérant un petit “plus” et les aliments considérés comme anaphrodisiaques, on a décidé de démêler le vrai du faux avec l’aide de Martin Desseilles, co-auteur du dossier “Psychopathologie, alimentation et sexualité”.

Avant tout, il est important de remettre les points sur les i en rappelant la définition du mot aphrodisiaque et de son contraire, anaphrodisiaque. Selon le dictionnaire Larousse, le mot aphrodisiaque “se dit d’une substance propre à exciter le désir sexuel”. On parle donc d’un “anaphrodisiaque” si l’on souhaite désigner une “substance propre à diminuer le désir sexuel”.

Martin Desseilles, professeur à l’université de Namur, docteur en médecine, psychiatre et psychothérapeute, nous a aidé à y voir plus clair sur ces croyances concernant les aliments censés décupler, ou à l’inverse, diminuer le désir sexuel.

  • Certains aliments peuvent-ils vraiment nuire à la libido ?

FAUX – Un aliment ne peut pas influer sur le désir sexuel. “Il n’existe pas une molécule qui entraine de façon significative un changement comportemental” explique Martin Desseilles. Inutile donc d’angoisser si vous acceptez un thé à la menthe (qui serait “néfaste” pour la libido, selon… aucune étude sérieuse !) après un bon repas dans votre restaurant marocain préféré. Toutefois, certain type d’alimentation peuvent indirectement faire chuter vos envies charnelles. “Tout ce qui est alimentation malsaine – trop grasse, trop salée, trop protéinée – et la malbouffe, en général, peut nuire à la sexualité. D’abord parce que ces types d’alimentation entrainent des risques cardio-vasculaire pouvant aller jusqu’à diminuer les capacités érectiles. Et aussi parce que manger trop gras ou trop d’aliments riches en acides gras trans (viande, lait, huiles surchauffées, produits industriels…) augmente le risque de dépression, qui entraine à son tour une chute de la libido“.

On récapitule : le soja, la menthe ou la réglisse ne feront jamais chuter votre libido de façon directe. En revanche, si vos choix oscillent trop souvent entre “pizza/sushis/burgers”, vous risquez de déprimer votre organisme, et par conséquent, de ne plus avoir des orgasmes d’aussi bonne qualité que quelqu’un qui aurait une alimentation variée et équilibrée.

  • S’il n’existe pas d’aliments ayant un impact direct sur la baisse du désir, on ne peut pas non plus parler d’aliments aphrodisiaques ?

VRAI – En effet, aucun aliment ne va vous transformer en une créature assoiffée de sensualité… Désolé pour vous chocolat, gingembre et autres fruits de mer ! Selon les nutritionnistes contactés par nos soins, les croyances sur ces aliments sont colportées depuis des générations mais rien ne prouve réellement leur action aphrodisiaque. “Il existe tout un tas de mythes sur la question. Dans certains pays, des rhinocéros sont chassés dans le but de produire de la poudre à partir de leurs cornes, qui, selon des croyances ancestrales, augmenterait les capacités sexuelles… On tue donc ces pauvres bêtes alors que ça n’a aucun impact sur la libido mis à part psychique (ndlr : un effet placebo). Ce qui décuple cet effet, c’est que la substance est rare et très recherchée…“.

• Il n’y a vraiment AUCUN effet “boosteur” dans ces aliments dit “aphrodisiaques” ?

VRAI et FAUX – “Les aliments qui sont censés “augmenter” le désir sexuel ont souvent des effets indirects. Certaines molécules vont jouer sur la qualité du sperme ou faire grimper le taux de testostérone (sécrété naturellement par les testicules chez l’homme, en moindre quantité par les ovaires chez la femme). Ces produits auraient un effet aphrodisiaque mais encore une fois, il faut bien comprendre une bonne fois pour toute qu’il n’y a aucun lien entre les capacités sexuelles et les capacités libidinales” explique Martin Desseilles.

Il existe des aliments vasodilatateurs, qui vont permettre d’accroître le diamètre des vaisseaux sanguins et de bénéficier d’une meilleure circulation sanguine. D’autres qui vont favoriser la production d’ocytocine –l’hormone de l’attachement émotionnel- ou encore de testostérone… “Mais ces aliments n’interviennent en rien dans le désir !“. C’est un peu comme avec l’alcool qui va permettre une désinhibation de l’individu qui en consomme : il va réussir à créer plus facilement du lien social, mais rien dans les breuvages alcoolisés ne l’aidera à avoir une meilleure sexualité, bien au contraire…

Pour une sexualité épanouie, pensez surtout à bien manger. Comment faire ? En variant votre alimentation, en ne sombrant pas dans les excès et en restant à l’écoute de votre corps quand vous avez envie de vous faire plaisir (on parle ici de plaisir gustatif…). Une bonne alimentation permet de diminuer radicalement les facteurs de risques physiques et psychiques, qui peuvent impacter sur la sexualité (libido et désir). “Ce qui est bon pour la sexualité, c’est ce qui est bon pour le coeur et la santé mentale” indique Martin Desseilles. Vous savez dorénavant ce qu’il vous reste à faire pour de beaux et bons orgasmes : avant tout mettre toutes les chances de votre côté en ayant un régime de vie sain et varié.

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