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L'après-fêtes, une période qui fauche les couples

Avec leurs festins, leurs lumières, leurs valses de cadeaux et baisers sous le gui, les fêtes ont un immense pouvoir émotionnel sur les couples. Mais pas forcément celui que l’on imagine. Une étude publiée dans Le Parisien révèle qu’un tiers des demandes de divorce chez les plus de 50 ans sont formulées juste après le Nouvel An. Comment l’expliquer ?

Crédit Getty
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Beaucoup de couples ne survivent pas aux fêtes, alors même que la période est en théorie teintée de bons sentiments. La faute aux réunions de famille qui exacerbent “les névroses de chacun”, selon la psychologue Valérie Grumelin. “Petit, on a été conditionné par nos attentes parentales. On part pour échapper à tout ça, mais on les retrouve une fois par an autour de la table ! Si on n’a pas soigné ses blessures, on peut se sentir grignoté par les autres”.

A Noël, le couple devient le “punching ball”

Il y aurait aussi selon elle une tendance pernicieuse à la projection : “On se dit ‘Comme mon neveu, je n’ai toujours pas de boulot’. Ou ‘mon couple n’est pas mieux que celui de mon frère qui se laisse mal parler'”. Résultat : le conjoint deviendrait une sorte de “punching ball […] que l’on croit responsable de tous nos maux”. Dans cet état de bouillonnement psychologique, facile de se sentir irrité par la moindre anicroche. Surtout si les préparatifs des fêtes ont déjà en eux-mêmes faits l’objet de désaccords.

Sur le forum de Doctissimo, une certaine SRVP explique se sentir frustrée tous les ans au moment de décider dans quelle famille son couple passera Noël : “À chaque fois qu’il s’agit d’aller dans ma famille, mon conjoint rechigne et trouve une bonne raison pour ne pas venir. Ou alors dans le meilleur des cas, il vient mais boude en leur présence. Ma famille a remarqué […] et la moutarde commence vraiment à leur monter au nez”. Un tel déséquilibre dans les rapports familiaux peut en effet avoir de lourdes conséquences, tout comme les faux pas (volontaires ou non) au sujet des cadeaux.

“Le quitter avant les fêtes me culpabilisait énormément”

Mais c’est surtout pour les couples déjà en péril que ces obstacles sont dévastateurs. A tel point que beaucoup préfèrent rompre avant de les traverser de nouveau. Deux chercheurs britanniques ont ainsi découvert, en analysant des données Facebook, que le jour de l’année où l’on enregistrait le plus de ruptures était le 11 décembre. Une date qui correspond généralement aux débuts des préparatifs de Noël, tout en étant suffisamment éloignée du jour J.

crédit Getty
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Nul ne nierait qu’il est plutôt inapproprié de quitter quelqu’un le 25 décembre. Il s’agirait d’ailleurs du jour de l’année qui enregistre le moins de séparations. Beaucoup préfèrent rompre quelques jours avant, pour éviter de devoir jouer les couples parfaits en famille. Ou quelques jours après, à l’image de Claire, 32 ans, qui se rappelle avoir quitté un ex un 3 janvier : “Dès décembre, je savais que je voulais arrêter, mais la perspective de le quitter avant les fêtes me culpabilisait énormément. Je pense cependant qu’il me sentait déjà distante, car cela faisait un moment que je lui disais que ça n’allait plus”, se souvient la jeune femme.

Passer les fêtes ensemble pour sauver les apparences

Ce choix lui a valu des fêtes très difficiles, tant il lui a été compliqué de feindre le bonheur conjugal : “J’attendais le 3 avec impatience pour être libérée. J’avais l’impression de ne pas être honnête sous prétexte de préserver tout ce contexte festif judéo chrétien”. Ainsi, beaucoup de couples sur le point d’exploser s’obligent à passer les fêtes ensemble pour préserver un semblant d’harmonie familiale. Un cabinet d’avocats britanniques spécialisé dans la famille a même révélé qu’un couple sur cinq attendait la fin des fêtes pour se séparer, afin de préserver ses enfants.

Claire, qui n’avait pas d’enfant avec son compagnon, avoue y avoir surtout vu l’avantage de ne pas passer pour un monstre : “Personne ne m’a reproché de quitter mon copain en janvier. Alors qu’en décembre, j’aurais certainement été plus jugée, par sa famille notamment”. Mais aujourd’hui, tous ces calculs lui semblent un peu vains : “Avant ou après les fêtes, je ne sais pas ce qui est le mieux finalement. Car malgré tout, tout cela a été très dur pour lui, même en janvier… “