Larcher réélu à la présidence du Sénat pour la cinquième fois mais moins confortablement qu'en 2020
Le président de la chambre haute rempile pour un cinquième mandat. Mais après l'érosion de la droite aux dernières élections sénatoriales, Gérard Larcher fait moins bien que ce qu'il espérait.
Une réélection dans un fauteuil. Gérard Larcher a été élu président du Sénat ce lundi après-midi pour la cinquième fois. Cette désignation, qui lui permet de rempiler pour trois années supplémentaires, avait quasiment tout d'une formalité dans un hémicycle dominé par la droite et ses alliés centristes.
Le locataire du Plateau, le surnom donné à ce poste qui domine l'hémicycle de par sa hauteur, fait cependant moins bien qu'en 2020 avec 218 voix. Cette année-là, le sénateur des Yvelines avait récolté 231 voix sur 348.
La droite en petite forme
Si les rapports de force n'ont pas foncièrement changé au Palais du Luxembourg depuis les dernières élections sénatoriales fin septembre, la droite a connu une petite érosion de ses forces en perdant une douzaine de sièges.
Une partie des oppositions ont certes bien présenté des candidats - Patrick Kanner (socialistes), Guillaume Gontard (écologistes), Cécile Cukierman (communistes) mais nul candidat macroniste - mais pas de quoi faire trembler le sénateur des Yvelines Gérard Larcher.
Cet ancien vétérinaire qui dirige la chambre haute depuis 2008, avec une pause de trois ans liée à un éphémère victoire de la gauche aux sénatoriales en 2011, a pour lui d'être apprécié au-delà des rangs de son camp.
Un contre-pouvoir régulièrement soutien de la macronie
Ce score moins important qu'espéré ne devrait cependant pas l'empêcher cependant de jouer la carte du "contre-pouvoir". Cet amateur de chasse a eu l'occasion de défendre les prérogatives du Sénat après l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, de l'affaire Benalla à la commission d'enquête McKinsey.
Le rôle d'opposant a cependant ses limites: le Sénat a voté à deux reprises la réforme des retraites au printemps dernier, donnant au texte qui n'a jamais été voté à l'Assemblée nationale une légitimité parlementaire.
Preuve que l'exécutif a su entretenir de bonnes relations avec le Sénat ces derniers mois: plusieurs textes sont d'abord arrivés au Palais du Luxembourg, contrairement à la coutume qui veut que ce soit à l'Assemblée. De quoi faciliter ensuite le travail des députés de droite puis le vote des projets de loi au Palais-Bourbon.
Les prochaines sénatoriales pourraient avoir un autre goût
Élu pour la première fois sénateur en 1986, un mandat qu'il n'a depuis jamais lâché, Gérard Larcher n'a quitté le Sénat qu'à l'occasion de son passage dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin puis de François Fillon, à chaque fois à la tête du ministère du Travail.
Le prochain renouvellement sénatorial prévu en 2026 devrait être une autre paire de manches pour Gérard Larcher. Il interviendra après les municipales et à un an d'une présidentielle aux contours très incertains.
Article original publié sur BFMTV.com
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