L’Écosse va devenir le premier pays à offrir des produits sanitaires gratuits pour lutter contre la « précarité des règles »

L’Écosse sera le premier pays à offrir des produits sanitaires gratuits aux filles issues de familles à faible revenu. [Photo : Getty]
L’Écosse sera le premier pays à offrir des produits sanitaires gratuits aux filles issues de familles à faible revenu. [Photo : Getty]

Dans le cadre de son programme pionnier visant à lutter contre « la précarité des règles », l’Écosse est le premier pays du monde à offrir des produits sanitaires gratuits aux filles et femmes issues de familles à faible revenu.

Le projet de six mois sera mis en place dans certaines zones de régénération d’Aberdeen par la Community Food Initiatives North East (CFINE), une entreprise sociale axée sur l’amélioration de la santé et du bien-être de ceux qui vivent dans la pauvreté.

Il est prévu qu’au moins 1 000 femmes et jeunes filles bénéficient du programme, qui a été financé par le gouvernement.

Les produits sanitaires seront d’abord offerts aux organismes de bienfaisance pour la santé et le logement des femmes, mais également à quatre écoles, puis le programme sera étendu si le pilote est considéré comme étant une réussite.

Dave Simmers, directeur général de la CFINE, estime que les mesures d’austérité sévères au travers du Royaume-Uni ont mené à la question croissante de la précarité des règles. Interrogé par Scotsman, il a déclaré : « Il est clair que de nos jours, les produits sanitaires sont chers et les prix peuvent même être considérés comme exorbitants par les femmes qui n’ont pas d’argent à dépenser. La principale raison pour laquelle des femmes et des personnes en général souffrent de pauvreté est la mise en place de la réforme de l’assistance sociale. »

Un porte-parole du gouvernement écossais a déclaré : « Le pilote donnera accès aux produits sanitaires aux femmes de la région dans sept zones de régénération de la ville et informera sur la future façon d’aborder ce problème à travers le pays. »

La précarité des règles est un véritable problème. [Photo : Getty]
La précarité des règles est un véritable problème. [Photo : Getty]

Le projet suit les récentes informations selon lesquelles les jeunes filles britanniques issues de familles à faible revenu ne vont pas à l’école durant leurs règles car elles n’ont pas les moyens d’acheter des produits sanitaires tels que des tampons.

Freedom4Girls, une organisation de bienfaisance qui envoie habituellement des produits sanitaires aux écoles pour filles d’Afrique, a été contactée par une école de Leeds après que la direction ait découvert que certaines filles manquaient les cours parce qu’elles n’avaient pas accès aux produits hygiéniques.

Les députés ont récemment parlé de la précarité des règles à la Chambre des Lords, la députée travailliste Helen Goodman a même proposé « Et si le gouvernement offrait des produits sanitaires aux femmes qui n’ont pas les moyens de s’en acheter ? » lors d’un discours à la Chambre des communes.

Dernièrement, il a également été révélé que de nombreuses filles scolarisées ne vont plus en éducation physique car elles ont peur que les gens se rendent compte qu’elles ont leurs règles.

Un sondage, réalisé auprès de 2 000 femmes adultes par le programme d’éducation sur les menstruations betty for schools, a révélé que presque la moitié des jeunes filles (46 %) utilisaient leurs règles comme excuse pour être dispensées d’éducation physique.

L’enquête a également révélé les raisons avancées par les jeunes filles pour se faire dispenser de sport à cause de leurs règles. Un tiers d’entre elles (39 %) ont cité la peur des fuites, et presque un quart (24 %) craignent que leur tampon glisse ou que leur protection soit visible (24 %).

Le projet du gouvernement écossais et de la CFINE arrive moins d’un an après que la porte-parole du parti travailliste écossais, Monica Lennon, ait exhorté le gouvernement à « s’engager fermement » à examiner la question de l’accessibilité des produits sanitaires en vue de les rendre gratuits pour toutes les femmes d’Écosse.

Espérons que cette initiative représente un grand pas dans la bonne direction.

Marie Claire Dorking