Les hommes “devraient arrêter de boire de l’alcool six mois avant la conception” afin d’éviter que leur bébé ne souffre de problèmes cardiaques
Les hommes qui souhaitent devenir papa devraient arrêter l'alcool au moins six mois avant d’essayer d’avoir un bébé afin d’éviter les malformations cardiaques congénitales, d’après l’étude.
L’étude, publiée dans le European Journal of Preventive Cardiology, a analysé les données obtenues dans le cadre de 55 études publiées entre 1991 et 2019 et réalisées auprès de 41 747 bébés touchés par des maladies cardiaques congénitales et 297 587 bébés non touchés.
Les conclusions ont révélé que le risque d’avoir un bébé atteint d’une maladie cardiaque congénitale était bien plus élevé, et ce à hauteur de 44 %, chez les hommes qui buvaient de l’alcool trois mois avant la conception par rapport aux papas qui ne buvaient pas.
Ce chiffre atteignait même les 52 % chez les papas qui buvaient en grande quantité, c’est-à-dire cinq verres ou plus d’affilés.
Le risque était également plus élevé, à hauteur de 16 %, chez les mamans enceintes qui avaient bu pendant les trois mois précédant la conception ou pendant les trois premiers mois de la grossesse.
Dr Jiabi Qin, de la Xiangya School of Public Health, Central South University à Changsha, en Chine, s’est confié : “La consommation en grande quantité chez les futurs parents est un comportement dangereux qui présente de gros risques, car elle stimule le risque de déformations cardiaques chez l’enfant tout en détruisant également la santé du parent".
D’après ces résultats, certains chercheurs pensent que les couples qui essayent d’avoir un enfant devraient arrêter de consommer de l’alcool, et ce 6 mois avant la fécondation chez les hommes, et un an avant la fécondation ainsi que durant la grossesse chez les femmes.
“L’exposition à l’alcool par l’intermédiaire des parents est étroitement liée aux déformations cardiaques congénitales chez les enfants, c’est pourquoi il est essentiel de sensibiliser les autres afin d’éviter l’exposition à l’alcool avant et pendant la période de conception".
Cependant, avant que les futurs papas ne tirent un trait sur l’alcool, les auteurs ont précisé qu’il s’agissait d’une étude observationnelle et qu’elle ne permettait pas de prouver de lien de causalité. Elle ne permet pas non plus de prouver que la consommation d’alcool chez le père est plus néfaste pour le cœur du fœtus que la consommation chez la mère.
Les données ne permettent pas non plus de définir une limite de consommation susceptible d’être considérée sans danger.
Dr Qin a confié : “Les mécanismes sous-jacents qui associent la consommation d’alcool chez les parents aux maladies cardiaques congénitales sont incertains, et il est donc nécessaire d’effectuer des recherches plus approfondies. Notre analyse présente des limites, le type d’alcool n’a pas été suivi par exemple, mais elle indique bien que les hommes et les femmes qui prévoient de fonder une famille devraient arrêter l’alcool".
Le NHS recommande aux femmes qui tentent de tomber enceinte d’arrêter complétement de boire de l’alcool afin de réduire les risques pour le bébé au maximum.
Il recommande ainsi aux hommes qui tentent d’avoir un bébé de ne pas boire plus de 14 unités d’alcool par semaine et de bien répartir cette consommation sur 3 jours ou plus afin de protéger la qualité de leur sperme.